Le Président de la République a achevé le vendredi 24 novembre sa visite de 72 heures dans le Kénédougou. Le bilan de sa tournée semble mitigé, car si le pari de la mobilisation a été gagné, avec un accueil des grands jours, nombreux sont les sikassois qui s’interrogent sur la réalisation des chantiers ouverts, compte tenu de la de la maigreur des moyens de l’Etat en ces temps de crise multidimensionnelle. Idem pour la pérennisation des projets déjà réalisés qui nécessitent un suivi constant.
Le Kénédougou, le Banimonotié et le Miankala se sont fortement mobilisés pour réserver un accueil triomphal au Président de la République et à la forte délégation qui l’accompagnait durant les soixante-douze heures passées dans la 3ème région. Une tournée plutôt riche en promesses, car tous les chantiers ouverts sont des projets dont la réalisation nécessite des moyens financiers colossaux. Les Sikassois ne sont pas sortis parce qu’ils croient encore en leur messie de 2013 qu’ils étaient venus écouter religieusement égrener ses promesses ; c’était dans un stade Babemba Traoré plein à craquer. Ils sont sortis parce qu’ils y étaient tenus. Tous les élèves des établissements d’enseignement fondamental, secondaire, technique et professionnel ont été mis à contribution pour grossir les rangs. Quant aux agents du secteur public, ils ont bénéficié de trois jours de congés payés, en contrepartie de leur présence dans les endroits réservés pour accueillir le Président. Comme si cela ne suffisait pas, tous les services publics et parapublic, auront été sollicités pour mettre tous leurs engins roulants à la disposition de la commission d’organisation pour le transport des personnes venues de tous les cercles de la région et même d’ailleurs. Les Sikassois sont d’autant plus frustrés que depuis plus de quatre ans, ils n’ont vu se réaliser la plupart des promesses faites par IBK, lors de la campagne présidentielle de 2013. Ils sont nombreux les Sikassois, à comprendre qu’IBK veut tout simplement avoir un second mandat, raison pour laquelle il lance, à tous vents, des projets de développement comme ailleurs dans d’autres régions du Mali, et cela à seulement huit mois des élections présidentielles. Ces projets, comme la route 2 fois 2 voies dans la ville de Sikasso, selon le délai d’exécution des travaux, ne seront pas réceptionnés avant 24 mois, donc plus d’un an après les élections. C’est pourquoi, selon une source bien informée, la mobilisation qui avait été faite pour accueillir IBK est loin d’être celle de ses sympathisants, encore moins ses partisans et que les Sikassois promettent de lui rendre la monnaie en 2018, pour n’avoir pas tenue ses promesses.
Le Président IBK doit méditer cette affirmation d’un ancien président Américain qui dit qu’on peut tromper une partie du Peuple pendant tout le temps, tout le peuple une partie du temps, mais on peut jamais tromper tout le peuple pendant tout le temps.
Youssouf Sissoko
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Source: infosepte mali