Les travailleurs relevant du ministère de la santé à travers leurs différents syndicats que sont le Syndicat National de la Santé de l’action Sociale et de la Promotion de la Famille (SNS-AS-PE), le Syndicat Autonome des Cadres (SYNACAM) réclament la tête ministre de la santé Marie Madeleine Togo. Pour cause, ils haussent le ton et exigent sans délai, à qui veut l’entendre, le règlement intégral de leurs revendications.
En effet, après la grève de 48 heures des 20 et 21 septembre suivie régulièrement à travers le pays conformément au droit syndical, les syndicats viennent de taper le poing sur la table avec un préavis de grève de 72 heures du 16 au18 Octobre.
Joints au téléphone, les responsables des syndicats sous la direction du Professeur Kané, secrétaire général du syndicat, n’ont pas caché leur indignation vis-à-vis du comportement peu orthodoxe du ministre de la santé.
Selon notre interlocuteur, durant trois jours de négociation, ils n’ont pas pu trouver de compromis. Ce qui a valu le maintien du mot d’ordre de grève. Qu’à cela ne tienne, les syndicats affirment que la voie de négociation reste toujours ouverte pour le bonheur des populations.
L’orateur s’est excusé auprès des patients, avant de préciser que conformément au droit syndical, le service minimum serait assuré dans les urgences comme cela a été toujours fait et sera toujours observé. Pourtant, tout est clair dans le dossier dont nous disposons.
Les démarches
Primo : le Syndicat dit avoir déposé le prévu de grève dont une copie dudit dossier a été déposé à notre rédaction, signé par les secrétaires généraux du SYNACAM et SNS-AP-PF avec ampliation du MSHP, MSAH, MPFEF, UNTM. Dans ce dossier, les syndicats réclament non seulement leurs droits, mais aussi, le bon déroulement des centres de santé pour la bonne prise en charge des malades.
Les revendications des syndicats
S’agissant leur droit, le syndicat national de la santé exige sans délai, la revalorisation de la fonction socio-sanitaire et la promotion de la famille à travers l’adoption d’un plan de carrière pour tous, d’un plan de formation continue et d’un plan de motivation. A cela s’ajoutent la satisfaction des points contenus dans les résolutions du 12ème congrès, notamment l’augmentation substantielle des primes de fonction spéciale, des primes de garde, des primes de monture et l’augmentation des émoluments des bi-appartenances dans leurs salaires. En plus le maintien et l’extension des ristournes dans leur esprit d’antan, la prise en charge 100% des soins médicaux et du médicament du personnel socio-sanitaire et de la Promotion de la Famille, assujettis à l’AMO conformément au décret 002-311 du 4 juin 2012. Un autre point demeure l’intégration dans la fonction publique des contractuels payés sur ressources propres, Fond PTTE, des nourrices de la Pouponnière et la régularisation de la situation des autres catégories de travailleurs de ladite structure conformément à la réglementation du travail. Enfin vient l’octroi d’autorisation et de congés de formation à tous les travailleurs ayant respecté la règlementation en vigueur.
Droit syndical
Quant au droit syndical, notre interlocuteur indique que le syndicat est lésé dans ses droits, c’est pourquoi il réclame le respect des libertés syndicales à tous les niveaux et l’annulation des mutations abusives des responsables syndicaux dont le mandat est en cours.
Les syndicats exigent aussi la régularisation des agents victimes du contrôle physique et des agents de la santé de la région de Gao omis pour les frais de retour et d’installation, l’amélioration des conditions de travail par le recrutement du personnel qualifié.
Par ailleurs, les travailleurs revendiquent l’amélioration du plateau technique conformément à la carte sanitaire nationale et la dotation régulière et conséquente en consommables de toutes les structures. . En outre que l’appel à la candidature des directeurs généraux des hôpitaux, a été injustement violé.
La constitution de la République est-elle prise en otage ? Les conventions 87, 98, 144,104, de l’OIT, le statut général des fonctionnaires ainsi que du code du travail sont-ils piétinés ? C’est la question que bon nombre de maliens se posent. La question est de savoir, à ce rythme si la première responsable pourra mener le bateau à bon port.
Rappelons qu’un tel comportement gravissime n’a jamais eu lieu au Mali que sous IBK, le premier ministre Modibo Keita sous la direction du ministre de la santé et de l’hygiène publique, Marie Madeleine Togo
NB : au moment où nous mettions sous presse, les négociations étaient en cours.
Affaire à suivre
Yacouba Dembélé
Source: La Boussole