Malgré les luttes héroïques de mars 1991 pour rendre au peuple la parole et le droit à des choix qui lui correspondent, le Mali du général Assimi GOITA ressemble de plus en plus à une monarchie après la dissolution des partis politiques et les associations et regroupements à caractère politique, le 13 mai dernier.
Suite à cette décision prise en conseil des ministres, très peu de personnalités politiques se sont exprimées publiquement. Mais, il faut savoir rendre à César ce qui est à César. Ali Nouhoum Diallo n’est pas de la race des cadres à s’être «couché le matin pour continuer à rêver» ; bien au contraire, il s’est toujours » levé pour réaliser ses rêves ». L’ancien président de l’Assemblée nationale, dont le courage politique, ne se dément pas a, dans une tribune transmise à notre rédaction, a sorti sa « sulfateuse » habituelle pour s’évertuer à moraliser tenants du pouvoir et autres thuriféraires exhibant notre pays comme le nouveau modèle à préserver contre tous : ses ennemis de l’intérieur et de l’extérieur. Pour cette tribune, le Pr Ali Nouhou DIALLO, invite les dirigeants de la transition à revenir à la raison pour organiser des élections libres, transparentes, sincères et crédibles après avoir rétabli dans leurs droits constitutionnels, les Associations à caractère politique, les organisations de la Société pour la défense des Droits Humains et pour le développement, seul gage à ses yeux, du maintien de la cohésion nationale.
Malgré les luttes héroïques de mars 1991 pour rendre au peuple la parole et le droit à des choix qui lui correspondent, le Mali du général Assimi GOITA ressemble de plus en plus à une monarchie après la dissolution des partis politiques et les associations et regroupements à caractère politique, le 13 mai dernier. Suite cette décision pris en conseil des ministres, très peu de personnalités politiques se sont exprimées publiquement. Mais, il faut savoir rendre à César ce qui est à César. Ali Nouhoum Diallo n’est pas de la race des cadres à s’être » couché le matin pour continuer à rêver » ; bien au contraire, il s’est toujours » levé pour réaliser ses rêves ». L’ancien président de l’Assemblée nationale dont le courage politique ne se dément pas a, dans une tribune transmise à notre rédaction, sorti sa « sulfateuse » habituelle pour s’évertuer à moraliser tenants du pouvoir et autres thuriféraires exhibant notre pays comme le nouveau modèle à préserver contre tous : ses ennemis de l’intérieur et de l’extérieur. Pour cette tribune, le Pr Ali Nouhou DIALLO, invite les dirigeants de la transition à revenir à la raison pour organiser des élections libres, transparentes, sincères et crédibles après avoir rétabli dans leurs droits constitutionnels, les Associations à caractère politique, les organisations de la Société pour la défense des Droits Humains et pour le développement, seul gage à ses yeux, du maintien de la cohésion nationale.
UNE LEÇON D’HUMILITE ET DE SAGESSE ENSEIGNEE PAR LE MOUVEMENT DEMOCRATIQUE ET LA CLASSE POLITIQUE DANS SON ENSEMBLE
Toutes celles et tous ceux qui connaissent bien la classe politique malienne partisane comme associative ne devraient pas normalement, être surprises ou surpris par la décision de report du meeting du 09 mai prévu au monument de l’indépendance.
Les acteurs et actrices des journées chaudes de Janvier, février et mars 1991 summum de la colère populaire qui couvait depuis le putsch du 19 Novembre 1968 aiment passionnément le Mali, ont un souvenir vivace et douloureux des horreurs commises par des éléments des FAMAS en mission commandée malgré eux. Ils étaient en mission de la dictature féroce du Général Président Moussa Traoré.
Raison du report du meeting du vendredi 09 mai
Les démocrates, les républicains, les femmes et les hommes épris de paix, de justice et de progrès social n’aimeraient plus voir la réédition des massacres des enfants, des jeunes et des moins jeunes durant les journées des vendredi(22), samedi (23), dimanche (24) , lundi (25) et même mardi (26) mars 1991.
C’est la raison fondamentale du report du meeting du vendredi 09 mai 2025 au monument de l’indépendance. Ce n’est pourtant pas faute de provocations, de défis lancés par des malabars, colosses aux pieds d’argile et à la cervelle minuscule logée dans des crânes immenses.
La tentation est si grande de relever le défi : si vous êtes des hommes, allez à la place de l’indépendance !…
Les jeunes du mouvement démocratique, de la classe politique dans son ensemble ont su raison garder, renforcés dans leur sagesse par les survivants de la Coordination des Associations et Organisations démocratiques. C’est enfantin d’avoir cru que même les plus jeunes de la classe politique civile allaient tomber dans le piège tendu par ceux qui vociféraient : si vous êtes hommes… !
C’est enfantin aussi d’avoir cru que la jeunesse républicaine, démocratique, laïque, soucieuse de la préservation de l’intégrité du territoire et de la cohésion nationales ont reculé pour éviter d’être automatiquement enrôlée dans les FAMAS et envoyée immédiatement au front pour bien imiter le Chef de l’Etat burkinabè , le sémillant Capitaine Ibrahim Traoré, héritier de Thomas Sankara pour tous ses partisans dans le Liptako Gourmah.
Un couteau à double tranchant
Mais attention ! Est un couteau à double tranchant l’enrôlement dans les FAMA, d’une jeunesse techniquement, politiquement et idéologiquement bien formée, engagée et dévouée à la nation, désintéressée. Il est possible que certains et certaines des jeunes tombent sur les champs d’honneur au service de la patrie.
D’autre pourraient revenir aguerri (e) s après avoir contribué à former les militaires comme eux mais régulièrement recrutés. Celles et ceux, mortes et morts pour la patrie seront honoré(es) par la postérité ! En toute responsabilité, le Chef de l’Etat malien, le Colonel, devenu Général d’Armée à titre exceptionnel Assimi Goita a pris, en Conseil des ministres un décret dissolvant les partis politiques, les associations et regroupements à caractère politique.
En toute responsabilité, il a interdit toute réunion dans les domiciles, tirant les leçons de l’arrestation illégale de onze (11) dirigeants des partis et organisations civiles à caractère politique. Il répondra de toutes les conséquences découlant de la prise des décisions du Conseil des ministres extraordinaire du mardi 13 mai 2025 et du conseil des ministres ordinaire du mercredi 14 Mai 2025.
Il en répondra devant les hommes et devants l’Histoire. Il en en répondra surtout dans l’au-delà, rien n’étant éternel, sauf le Créateur de l’Univers, l’Architecte de l’Univers diraient certains et certaines de la communauté humaine !
Ce qui fait saigner les cœurs des acteurs du mouvement démocratique
Le Général d’armée Assimi Goita doit retenir que ce qui fait surtout saigner les cœurs des survivants des acteurs du 26 mars 1991, civils et militaires, c’est d’avoir baptisé boulevard Général d’Armée Moussa Traoré celui qui passe devant le Centre Hospitalo-Universitaire (CHU) Gabriel Toure. C’est de ce CHU que sont partis dans des corbillards, tous ceux, toutes celles qui dorment pour l’éternité dans les jardins fleuris du Paradis au Carré des Martyrs et ailleurs, y compris dans le Joliba (le fleuve Niger). Dorment en attendant le Jugement dernier toutes celles et ceux qui sont partis du Boulevard de celui que le peuple malien, lui, a baptisé le Bourreau, l’Assassin des enfants des journées des 22, 23, 24, 25, 26 mars 1991. Ça, ça, ça a fait mal, mon General ! Ce serait hypocrite de le cacher. Mais, encore une fois, les victimes des dictatures dormiront toujours dans les jardins fleuris du Paradis !
Par la volonté d’Allah ! Un autre boulevard aurait pu être choisi, si vous teniez à réhabiliter celui qui n’a été que gracié par le Mouvement démocratique, mais jamais amnistié. Faut-il le rappeler, l’Amnistie d’un citoyen n’est possible que par le vote d’un projet de loi d’Amnistie déposé par le Gouvernement ou une proposition de Loi déposée par, au moins, une dizaine de parlementaires.
L’adoption de ce projet ou de cette proposition de Loi n’est valable qu’à la majorité requise, prévue par la Constitution.
Des amis sont venus de Kati, envoyés d’eux-mêmes comme ils me l’ont dit. Ils ne sont en mission de personne, ont-ils répété au moins cinq (05) fois. Cher ainé nous avons toujours apprécié ton comportement, tes dires mais cette fois-ci, il nous semble que tu es du mauvais côté. Et c’est pour cela que nous sommes venus pour t’aider à choisir le bon côté ; mais si tu nous convaincs que c’est nous qui sommes du mauvais côté, nous aviserons !…
Le coup d’Etat qui est un crime imprescriptible
Au fait, à part le coup d’Etat qu’ils ont perpétré qu’est-ce que tu leur reproches doyen ?
– Justement, c’est « le coup d’Etat qui est un crime imprescriptible » selon la Constitution du 25 février 1992. Cette disposition est reprise dans celle du 22 juillet 2023. Je suis imbibé de la culture institutionnelle et ne souhaiterais jamais que s’instaure une culture putschiste.
Et vous, qu’est-ce qui vous attache si fort à celles et ceux qui nous gouvernent aujourd’hui à part les liens de paternité et les liens sociaux ?
Qu’Est-ce qui vous enthousiasme dans leur œuvre au point de vous faire perdre la rigueur intellectuelle dans votre jugement et de penser que vous êtes du bon côté et moi du mauvais côté ? Au point de penser que vous devez volez à mon secours ?
– Cher ainé, ne vois-tu pas qu’ils ont libéré le pays ; qu’ils ont mis la MINUSMA à la porte ; qu’ils sont sortis de la CEDEAO ; qu’ils ont chassé l’ambassadeur de la France …
Bref tu ne vois pas, cher ainé, qu’ils nous ont rendus indépendants et souverains. Nous pouvons maintenant survoler notre pays à notre guise. Nous n’avions plus d’armée, nous en avons à présent. Nous avons une armée bien outillée !!! Nous pouvons faire face à tous les adversaires et à tous les ennemis ! Nous avons recouvré l’intégralité de notre territoire et le drapeau malien flotte sur toute l’étendue du territoire national. Nous avons commencé à industrialiser le pays.
– En son temps, j’ai salué le départ du dernier soldat français du sol malien en direction du Niger. C’était un jour de gloire qui rappelait le Président Modibo Keita annonçant à la face du monde sa notification au gouvernement français sa volonté de faire évacuer toutes les bases militaires françaises, c’était le 20 Javier 1961.
J’ai applaudi des deux mains tous les actes qui ont consolidé la souveraineté du Mali notamment la volonté maintes fois réaffirmée de compter sur nos propres forces.
La marche vers Tinwaten interrompue
Cependant la marche vers Tinwaten interrompue par une embuscade meurtrière devrait être une source de méditation, de réflexion et un motif d’action pour l’ensemble du peuple malien.
Gloire éternelle à tous nos morts sur les champs de bataille civils et militaires ! Permanemment préoccupé par la situation qui prévaut au Mali, je note avec tristesse qu’il y’a eu Ogossago I, Ogossago II, il y’a eu Sinda où les donzos ont massacré quatorze (14) citoyens maliens innocents dont un médecin, en pause dans le hameau peulh, quatre bellas et neuf membres de ma famille maternelle. Elle n’est pas la seule, ma famille maternelle, loin s’en faut, à déplorer des morts ! Quelle famille malienne ne pleure pas aujourd’hui ses morts ? N’oublions pas qu’il y a eu les massacres de Sobanda, de Pérou et d’ailleurs !…
On pourrait dire rares sont les jours où il n’y a pas d’affrontements inter communautaires avec des morts de part et d’autre.
Des sous-officiers, des officiers, des militaires du rang tombent souvent dans des embuscades et périssent, parfois nombreux.
N’est-il pas temps de songer à mettre fin à ces tueries ?
Encore une fois, gloire éternelle à tous nos morts sur les champs de bataille! Eh, les amis là où il y a aujourd’hui des accalmies, c’est qu’il y’a eu des négociations entre les « hommes de la brousse » et les notabilités du lieu : la levée de l’Embargo de Boni a été obtenue de la sorte.
N’est-il pas temps de songer à mettre fin à ces tueries sachant que la solution ne peut pas être que militaire quel que soit notre degré d’armement ?
Vous et moi vivons au Mali, mais nous ne sommes pas dans le même pays ! Et pour cause ! Nous sommes informés, à la minute près, de ce qui se passe dans le delta intérieur, à l’Est et au Nord de la République du Mali que nous voulons tous et toutes Un et indivisible : « Mali, te tla » était le slogan de la quasi-totalité des vétérans du 26 mars et des plus jeunes qu’eux depuis le début des rebellions ! Vous et moi n’avons pas les mêmes soucis.
Votre problème principal est le maintien au pouvoir de l’équipe dirigeante actuelle ad vitam Aeternam. Et moi convaincu que rien n’est éternel sauf le Seigneur de l’Univers, mon souci est comment éviter une rupture violente avec la situation qui prévaut ?
Comment éviter encore un coup d’Etat qui peut se solder par un affrontement armé entre les enfants du Mali ?
Comment éviter que les vainqueurs manquant de fierté envoient les vaincus à la cour Pénale Internationale et évitent de les faire juger par les tribunaux du pays comme les acteurs du 26 mars 1991, l’ont fait pour le General Président Moussa Traoré et ses compagnons d’armes, militaires et civils.
Mon souci, c’est comment maintenir la cohésion nationale en revenant à la raison pour organiser des élections libres, transparentes, sincères et crédibles après avoir rétabli dans leurs droits constitutionnels, les Associations à caractère politique, les organisations de la Société pour la défense des Droits Humains et pour le développement ?
En reconnaissant que c’est seulement une erreur que de vouloir instaurer une démocratie sans partis politiques !… Cela ressemblera beaucoup au CMLN-UDPM qui ne dit pas son nom !
C’est-à-dire régner avec un seul parti réglementaire, pas légal ! Encore moins constitutionnel !… Attentions, il s’agira d’une caste militaro-civile seule habilitée à faire la politique.
L’AES est un grand recul
Les amis réagirent :
– Et l’AES, qu’en penses-tu ?
– L’AES ? C’est un grand recul au regard de la marche vers la réalisation de l’Unité Africaine voulue par les fondateurs de l’OUA notamment le Dr Kwamé Nkrumah , le Mwalimu, le maître Julius Nyerere, Président de la République Unie de Tanzanie, le Président Modibo Keita, les anciens du Sawaba de Bakary Djibo, du (PAI) Parti Africain de l’Indépendance du Dr Majmout Diop , le MNLA(Mouvement National de Libération de l’Afrique) du Professeur Joseph Ki Zerbo seront du même avis que votre ainé Ali Nouhoum.
Détacher trois pays de la CEDEAO pour créer une Confédération avec son drapeau, son hymne est objectivement une entreprise inconsciente, espérons-le, de désintégration de l’organisation régionale Ouest africaine, une des plus solides du continent, lequel à vocation d’être constitué d’Etats Unis de l’Afrique.
– Supposons un instant que nous sommes des Emissaires du Président Assimi, de quels conseils vas-tu nous charger de lui transmettre?
– Il n’y’aura jamais d’intermédiaire entre le Président Assimi et moi.
– Ou bien je lui parle par medias interposés parlés ou écrits.
– Ou bien, il décide de me rencontrer ; alors républicain, je répondrais à son invitation soit par mes propres moyens soit par un moyen de transport qu’il mettra à ma disposition.
’’La vérité de la Loi m’oblige à écrire’’
La vérité de la Loi m’oblige à écrire ces dernières lignes bien que ce soit mes enfants, mes petits-enfants, les enfants de mes meilleurs amis et compagnons de lutte qui gèrent le pays avec audace, mais des fois imprudemment !
Attention, la capacité du peuple malien à s’indigner et à s’insurger est inépuisable. Elle ne mourra jamais ! Attention évitons la tragédie qui se déroule au Soudan actuellement! Evitons que se transpose au Mali, la guerre Russie-Ukraine pour le malheur des peuples d’Afrique, surtout de l’Ouest. L’Alliance pour la Démocratie au Mali (l’A.De.Ma) est dissoute par les autorités de fait.
J’étais un de ses vice-présidents. Ses militants de longue tradition de lutte savent ce qu’ils doivent faire en pareilles circonstances. Même en prison ! Même dispersés aux quatre (04) coins du Mali et du Liptako-Gourmah, Bee Libaatako ; Bee Libataake : il n’est pas possible de les terrasser.
Ils ne seront pas terrassés. Ils sont aguerris et ils aiment passionnément le Mali, l’Afrique et le reste du Monde. Ils aiment la paix. Ils sont pacifiques. Ils ne sont pas pacifistes. Ils éprouvent beaucoup d’égards pour les autorités en place. Mais ils n’ont peur que de Dieu à qui, ils ne font pas d’Associés ?
Ils sont patients et attendront le moment opportun. Ils n’ont pas besoin de directives, encore moins de meneurs. Ils marcheront droit dans la lumière, leurs pas rythmés par les chants des Partisans. Ils marcheront droit vers la liberté, la liberté victorieuse de la Dictature.
C’est une conviction Intime !
Bamako, le 09 juin 2025 Dr Ali Nouhoum Diallo
– Maitre de conférences agrégé de Médecine interne,
– Un citoyen Malien Démocrate, Patriote et Républicain
– Premier Président de l’Assemblée Nationale de la IIIème République qui a eu l’honneur de bénéficier de la confiance des populations de Douentza et des députés élus dans les autres circonscriptions électorales du Mali. Par deux fois !
– Premier Président du parlement de la CEDEAO pour un mandat de Cinq (05) ans.
Grand Officier de l’Ordre National du Mali