Le début de la construction par Rosatom de la première centrale nucléaire turque est le prélude à une rencontre entre les deux chefs d’Etat. Ils seront rejoints le 4 avril par le président Iranien pour un sommet tripartite sur la Syrie.
Les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et russe Vladimir Poutine ont posé, le 3 avril, la première pierre de la la construction de la première centrale nucléaire turque construite par Rosatom, symbole des relations florissantes entre Ankara et Moscou. «Dieu soit avec vous !», a déclaré le président turc lors d’un discours à Ankara retransmis par visioconférence sur le site du chantier de la centrale nucléaire d’Akkuyu, dans la province de Mersin (sud), où des ouvriers ont immédiatement fait couler du béton.
«Nous assistons à un moment vraiment historique pour notre développement et pour notre coopération énergétique avec la Russie», avait précédemment déclaré le chef de l’Etat turc. «Il est difficile de surestimer l’importance de ce projet innovant d’ampleur», a déclaré Vladimir Poutine lors de la cérémonie.
La construction de la centrale, pour un coût estimé à 20 milliards de dollars (16,6 milliards d’euros), fait partie d’un projet de développement porté par Recep Tayyip Erdogan qui vise à faire de la Turquie l’un des 10 pays les plus riches du monde d’ici 2023, année du centenaire de la République turque.
Les quatre réacteurs de la centrale, d’une puissance totale de 4,8 gigawatts, fourniront, selon le président, 10% de la demande en électricité de la Turquie, pays fortement dépendant de l’importation d’hydrocarbures pour satisfaire ses besoins énergétiques. Le premier réacteur de la centrale devrait entrer en fonction en 2023. Jusqu’à 10 000 ouvriers seront mobilisés, selon l’agence de presse d’Etat Anadolu, pour ce projet voulu depuis plus de 40 ans par Ankara.
Ce chantier, plusieurs fois retardé, avait notamment connu un coup d’arrêt lors d’une grave crise diplomatique après que l’aviation turque a abattu un bombardier russe à la frontière syrienne en novembre 2015. Mais les relations se sont depuis réchauffées entre la Turquie et la Russie qui ont notamment mis de côté leurs différends sur la Syrie, où elles soutiennent des camps opposés, pour coopérer sur ce dossier.
Après l’inauguration de la centrale nucléaire, les deux présidents doivent s’entretenir à huis clos au palais présidentiel lors d’une réunion où la Syrie devrait occuper une place importante des discussions. Mercredi, les deux présidents seront rejoints dans la capitale turque par le président de la République islamique d’Iran, Hassan Rohani, pour un sommet trilatéral consacré à la Syrie, où Moscou, Ankara et Téhéran se sont imposés comme des acteurs incontournables dans la résolution de la crise.
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