Des centaines de personnes gays, lesbiennes, bisexuelles, transsexuelles et transgenre (LGBT) qui ont fui l’Ouganda pour échapper à l’homophobie et à la persécution se rendent compte aujourd’hui que la situation n’est pas meilleure au Kenya.
Tyrone, un nom d’emprunt, vit des moments difficiles depuis son arrivée au Kenya en décembre 2014.
Quelques jours seulement après son arrivée, le jour de Noël, il s’est fait tabasser par une foule dans la capitale, Nairobi.
Depuis lors, le jeune homme de 19 ans a été arrêté et battu par la police à trois reprises.
Une fois, raconte-t-il, des policiers lui ont demandé pourquoi il “marchait comme une fille”.
“Chassés parce qu’ils sont gays”.
“Comme je ne pouvais pas répondre, ils m’ont battu et quand ils ont vu sur un de mes papiers que je suis un réfugié ougandais, ils ont abusé de moi en disant que je suis l’une des personnes que Museveni [président de l’Ouganda] avait chassées du pays parce qu’ils sont gays”.
Il a déménagé à plusieurs reprises après avoir été attaqué par des voisins.
Tyrone est l’un des plus de 500 Ougandais qui se sont réfugiés au Kenya, à avoir demandé l’asile et à s’être réinstallés à l’étranger à cause de leur orientation sexuelle.
Loi anti-homosexualité
L’Ouganda a fait les gros titres de la presse internationale en 2014 suite à un projet de loi visant à durcir la répression de l’homosexualité et qui prévoyait l’emprisonnement à vie pour “homosexualité aggravée”.
Les homosexuels font toutefois face à des attaques constantes au Kenya, à des enlèvements, de l’extorsion et du harcèlement de la part de la police.
En juillet, le vice-président kényan William Ruto a déclaré que l’homosexualité n’a pas sa place dans le pays.
Récemment, une douzaine de personnes LGBT ont été hébergées par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) dans une maison sécurisée à Nairobi, après avoir été attaquées lors d’une soirée.
Source: BBC