Une crise ou des crises secouent de nos jours plusieurs de nos écoles supérieures, notamment l’Ensup, mais aussi l’Université des sciences des techniques et des technologies de Bamako (Usttb).
La cause de la rogne à l’Ensup et à l’Usttb: la contestation des nominations faites par l’ancienne ministre de l’Enseignement supérieur, Samaké Assetou Founè Migan, au niveau de ces établissements. Il est surtout reproché à la Ministre de fouler au pied les décrets de fonctionnement de toutes ces universités.
“Dans l’article 20 de ce décret qui est toujours en vigueur, il est écrit noir sur blanc que le Recteur est nommé sur proposition du ministre de tutelle après avis d’appel à candidature”. Cependant, il semblerait que Samaké Assetou Foune Migan aurait fait fi de cette Directive en procédant à des nominations à l’Ensup et à Usttb, sans avis d’appel à candidature. Toute chose qui a provoqué l’ire des professeurs et des syndicats au sein de ses écoles supérieures. D’ailleurs, pour protester contre les violations de ces textes, les professeurs de l’Ensup sont en cessation de travail. Pour le cas l’Ustbb, c’est encore plus grave car c’est après son départ à la tête du ministère de l’Enseignement supérieur pour le ministère de l’Innovation qu’elle aurait procédé à la nomination d’un nouveau Recteur pour cette université.
“Elle n’a ni compétence ni qualité à nommer un responsable qui ne relève pas de son département. En agissant ainsi, elle a foulé aux pieds toutes les règles de fonctionnement des départements ministériels, mais aussi des universités. Pour preuve, c’est elle qui est à la base de l’arrêté N° 2017-1188/MESRS-SG du 25 avril 2017 fixant les modalités d’appel à candidature pour le poste de Directeur général d’établissement d’enseignement supérieur doté du statut d’établissement public à caractère scientifique technologique et culturel (Epstc)” rappelle un syndicaliste, très au parfum de ce dossier.
Aux dernières nouvelles, si à l’Ensup son Arrêté a été attaqué devant les juridictions, à l’Usttb des sources généralement bien informées n’hésitent pas à souligner que la voie judiciaire ne serait pas aussi exclue.
Mais, entre temps, il nous revient que le président de la République aurait été déjà saisi sur le vice de forme et de procédure constaté dans la nomination faite par Assétou Founè Migan après son départ à la tête du ministère de l’Enseignement supérieur.
B. THERA
Source: Aujourd’hui