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Pour une transition réussie : Soumeylou Boubeye : « si nous voulons aboutir à des résultats, aucune composante ne doit être habitée par l’idée de s’approprier le processus en cours … »

L’ex Premier ministre, président de l’ASMA-CFP, Soumeylou Boubeye Maiga, tire la sonnette d’alarme sur les conséquences des sanctions économiques de la CEDEAO qui pourrait impacter la situation macroéconomique du pays. Le président de l’ASMA-CFP a donné ces informations lors d’une interview accordée à l’ORTM la semaine passée.  

 

Après le coup de force du 18 août 2020, la CEDEAO a pris des sanctions contre le Mali. La majeure partie de ces sanctions sont économiques ce qui, d’une manière, est un couteau à double tranchant. Selon l’ex Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maiga, sur le plan économique et financier en termes d’aide budgétaire, avant le 18 août passé, le Mali avait un peu plus de 200 milliards de FCFA de la part des différents partenaires financiers. Un montant que l’Etat pourrait perdre si les sanctions ne sont levées. Il a indiqué que pour la dette intérieure c’est-à-dire le financement de la trésorerie, le Mali mobilise une trentaine de milliards tous les quinze jours dans l’espace Uemoa sur une prévision de d’environ six cent milliards, il nous restait deux cent douze (212) milliards à mobiliser pour le reste de l’année. Sur les accords prévisionnels, Soumeylou Boubeye Maiga dira que cinq cent quatre-vingt-quatre (584) milliards étaient prévus, il restait pour l’année deux cents-soixante-seize (276) milliards à mobiliser. L’ex Premier ministre a laissé entendre qu’avec ces sanctions économiques et financières imposées par la CEDEAO la vie économique et sociale du pays sera fortement impactée, or s’il y a un resserrement de notre pouvoir d’achat cela va jouer négativement sur l’outil militaire et sécuritaire du pays. Tout en reconnaissant que malgré ces sanctions le Mali se trouve au cœur de la stabilité de la région ouest africaine au regard de la carte avec 7 frontières, le pays est le centre qui couvre quatre régions par conséquent la stabilité du Mali est la stabilité des autres pays. En d’autres termes la fragilisation de la capacité du Mali à se protéger qui peut être plus grave du fait de ces sanctions peut menacer tout l’équilibre de la sous-région. M. Maïga a invité le peuple malien à être habité par un esprit de raison, d’aptitude à nous passer des compromis de confiance. Pour la réussite de cette transition, il propose une participation de bonne foi. « Si nous voulons aboutir à des résultats, aucune composante ne doit être habitée par l’idée de s’approprier le processus en cours. Une transition par définition, ne doit pas être partisane, elle doit être neutre, elle doit être consensuelle, elle doit essayer de fédérer les uns et les autres autour des objectifs communs. L’esprit de raison demande à tout un chacun d’être prêt à conjuguer les intelligences et les énergies pour préserver le pays, pas sur une base de confiscation par une partie quelconque du peuple malien », a détaillé M. Soumeylou. A ses dires, ce qui intéresse les Maliens, c’est de sortir rapidement de cette situation de flottement et de retrouver le fonctionnement normal des institutions en cohérence avec l’environnement régional. Et d’ajouter que c’est ce qui amènerait la communauté internationale à se mettre dans une logique d’accompagnement et de soutien.

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