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Pour ramener la paix dans le centre du pays : Ginna Dogon propose

Instaurer des dialogues intercommunautaires et organiser des patrouilles des forces de sécurité pour neutraliser tous les nids de groupes armés constitués d’éléments allochtones, sont quelques recommandations de Ginna Dogon pour ramener le calme et la paix définitive dans le Centre du Pays.

En conférence de presse, le samedi 2 février dernier à la Maison de la presse, les Responsables de l’Association pour la Protection et la Promotion de la Culture Dogon (GINNA DOGON) se sont prononcés sur la situation insécuritaire qui prévaut dans le Centre du pays et ont fait des propositions.

«Nous sommes ici aujourd’hui pour vous donner notre part de vérité. On a parlé, on a dit beaucoup de choses, les gens ne savent plus qui est qui et qui fait quoi», souligne le Président de Ginna Dogon, Mamadou Togo, avant de donner la parole au principal conférencier, Hamidou Ongoïba.

Campant le décor, le conférencier a indiqué qu’il s’agit de faire, d’abord, la présentation sommaire de l’Association Malienne pour la Protection et la Promotion de la Culture Dogon (Ginna Dogon), la chronologie des évènements douloureux intervenus depuis 2012, les relations de Ginna Dogon avec Danan Amassagou, avec les associations sœurs et la situation humanitaire au Pays Dogon.

Le conférencier Hamidou Ongoïba a, dans sa déclaration liminaire, déploré les attaques meurtrières contre les populations civiles au pays Dogon. A ses dires, le vendredi 1er février, des «individus armés non identifiés» ont attaqué et détruit les villages de Yara, Bohila et Zimito, dans l’Arrondissement de Baye, Cercle de Bankass, Région de Mopti, faisant 6 morts.

L’absence de l’Administration au pays Dogon a la zone en un terreau fertile aux prédateurs qui attaquent un village pour le piller et le saccager.

Selon lui, ce sont des attaques ciblées contre la communauté Dogon et l’inertie de l’État qui ont conduit à la création du groupe d’autodéfense Dana Amassagou. Et le conférencier de préciser : «Constatant que l’Etat n’avait pas la volonté ou la capacité de leur venir en aide, les Dogons, à travers leurs chasseurs, se sont organisés pour se défendre : d’abord individuellement puis collectivement à travers une association (reconnue par les autorités, car ayant son récépissé) dénommé «Danan Amassagou», qui veut dire que nous confions à Ama (Dieu) et aux Danam (chasseurs) -sous-entendu pour nous protéger».

Besoin d’appui

Toujours, selon le conférencier, la situation humanitaire au Pays dogon est préoccupante. Des centaines de villages sont pillés, incendiés, leurs greniers éventrés, leurs bêtes emportées. Ces populations ont besoin d’appui. Pour lui, aucune ethnie n’est épargnée par cette insécurité : « Aujourd’hui, toutes les communautés vivent dans le désespoir. Il y a un grand appauvrissement des populations. Des écoles et des centres de santé sont fermés. Dans certaines zones, la plupart des Habitants n’ont pas pu planter et ceux qui ont eu à le faire n’ont pas pu récolter ».

Au titre des recommandations, Ginna dogon estime que l’État doit mener des actions d’urgence simultanées et des actions à moyen terme. Selon elle, certaines de ses recommandations d’urgence sont entre autres : l’instauration de dialogues intercommunautaires, l’organisation de patrouilles incessantes des forces de sécurité dans la zone, la neutralisation des nids de groupes armés constitués d’éléments allochtones, la sécurisation des foires hebdomadaires, les aides alimentaires et financières conséquentes aux populations locales…

Pour les nominations des Représentants de l’Etat dans la zone (Pays Dogon), Ginna dogon recommande à l’État de mettre l’accent sur la moralité. Ou même de procéder par appel à candidatures. Aussi, il faut allouer une prime spéciale de risques à tous les fonctionnaires qui seront déployés dans la zone.

Il faut aussi la réouverture des centres de services sociaux de base: mairie, centre de santé et écoles fondamentales avec cantines ou on exigerait la présence d’enfants de pasteurs, la création d’internats au niveau du secondaire avec présence d’enfants des 2 communautés Dogon/Peulh,…

Habi Sankoré

Source: Le Soft

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