Suite aux différentes retenues opérées sur leurs salaires, les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 sortent de leur silence. Ils décident de forcer la main du gouvernement.
Les syndicats signataires du 15 octobre 2016 ont déposé « deux requêtes auprès de la section administrative de la Cour suprême contre la lettre du ministre de l’Economie et des Finances, relative aux retenues de salaires des enseignants pour fin de grève en date du 23 mars 2020. » L’annonce a été faite dans la Déclaration des syndicats, le 11 avril 2020, « relative au gel des salaires des enseignants du Mali, par le Premier ministre, ministre de l’Économie et des Finances, Boubou Cissé. » Ils précisent avoir foi en la justice malienne pour décanter cette situation.
« Les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 informent l’opinion nationale et internationale que depuis le mois de février 2020, le Premier ministre, Boubou Cissé, par sa haine viscérale pour les enseignants du Mali, a gelé les salaires de ces derniers », lit-on dans la même Déclaration.
Selon les syndicats enseignants, c’est à travers les lettres de retenue du 19 février et du 23 mars 2020 que le Premier ministre a instruit à ses services techniques d’opérer ces retenues sur les salaires du personnel enseignant. Cela, « prétextant l’application de l’article 17 de la Loi N° 87-47/AN-RM relative à l’exercice du droit de grève dans les services publics ».
L’objectif final de Boubou Cissé ne serait que le gel des salaires des enseignants puisque les techniciens semblent être confrontés à un problème de temps, précise-t-on dans la Déclaration. Les syndicats qualifient les retenues opérées sur leurs salaires de « sauvages et abusives ». Ils estiment d’ailleurs un traitement discriminatoire dans l’application de ladite loi de grève.
« Les syndicats rappellent que l’attitude du Premier ministre et de son gouvernement vise à humilier et à vilipender les enseignants pour les contraindre à renoncer à leurs droits, mais ils n’y parviendront pas », rassure-t-on avant de rappeler que la « construction de l’édifice national passe impérativement par les enseignants, n’en déplaise aux apatrides, aux fossoyeurs et aux sangsues de la République. »
Rappelons que c’est depuis au mois de décembre 2019 que les enseignants du fondamental et du secondaire sont en grève. Le but de la grève : demander au gouvernement l’application de l’article 39 de leur statut. Toutes les négociations entamées jusqu’à ce jour ont terminé en queue de poisson. Le gouvernement avait entamé un processus de recrutement de volontaires pour un contrat de six mois en attendant de trouver un dénouement heureux à ce bras de fer qui l’oppose aux enseignants. Un processus avorté non seulement par la pandémie du coronavirus, mais aussi par le refoulement de ces volontaires de leur établissement scolaire par les élèves. Le gouvernement est dans l’optique des cours à distance. Une décision qui crée également des grincements de dents. Nous ne savons pas encore ce que l’avenir réserve à l’école malienne.
Fousseni Togola
Source : LE PAYS