Les responsables de l’Amicale pour le Développement du Cercle de Goundam (A.D.C.G) étaient face à la presse, hier, mercredi 06 janvier 2021 à Bamako pour attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale sur la situation d’insécurité alimentaire spécifique qui prévaut dans le cercle de Goundam par le fait de la mauvaise alimentation en eau des Lacs du Système Faguibine. Selon les Ressortissants de Goundam, il y a une occupation irrégulière des lits mineurs des chenaux du lac du système Faguibine, les barrages de pêche obstruant les voies de passage de l’eau ; l’ensablement des seuils etc. Les conséquences de cet état de fait, ajoutent les conférenciers, sont l’inondation en amont et la sècheresse en aval. Au regard de tous ces problèmes, les Ressortissants de Goundam ont invité les autorités maliennes à œuvrer pour la réhabilitation du système Faguibine.
Ce point de presse était animé par le président de l’Amicale pour le Développement du Cercle de Goundam (A.D.C.G), Issa Arsina Cissé et le président de l’autorité intérimaire du cercle de Goundam, Abocar Hanga Touré, en présence des autres responsables de l’ADCG. Dans ses mots de bienvenue, le président de l’ADCG, Issa A Cissé a fait savoir que l’objectif de ce point de presse est d’alerter l’opinion nationale et internationale sur la situation d’insécurité alimentaire spécifique qui prévaut dans le cercle de Goundam par le fait de la mauvaise alimentation en eau des Lacs du Système Faguibine. « Au sein de l’ADCG, nous demeurons convaincus que la mise en eau des lacs du système Faguibine est garante de la paix et la stabilité dans le cercle de Goundam et la région de Tombouctou en général », a-t-il dit. A sa suite, une déclaration a été lue par le président de l’autorité intérimaire du cercle de Goundam, Abocar Hanga Touré. Dans cette déclaration, il ressort que le système Faguibine est situé dans la Région de Tombouctou et s’étale sur 3 cercles (Goundam, Diré et Tombouctou), 20 communes et 216 localités. Sa population totale est estimée à 218 000 habitants (en 2014) dont 183 120, soit 84 %, dans le cercle de Goundam. Ainsi, Abocar H Touré a rappelé l’importance du système Faguibine dans la vie des populations du cercle de Goundam. « Une mission conjointe des autorités régionales et locales en collaboration avec l’OMVF (Office pour la mise en valeur du système Faguibine) a sillonné du 28 au 30 novembre 2020 la zone pour identifier les divers goulots d’étranglement afférents au remplissage des lacs. Il ressort de cette mission les constats suivants : L’occupation irrégulière des lits mineurs des chenaux ; Les aménagements sauvages copier coller sur bamada net et la gestion inadéquate de l’hydraulique agricole ; Les barrages de pêche obstruant les voies de passage de l’eau ; La prolifération de plantes aquatiques encombrantes (Tassakane…) ; La culture de bourgou dans les lits des chenaux ; L’ensablement des seuils (Kondi, Kamaina…). Les conséquences de cet état de fait sont : L’inondation en amont ; La sècheresse en aval ; Echec de la campagne agricole 2021 », a-t-il dit. L’orateur indique que les initiatives locales et ces actions ponctuelles envisagées ne sont pas en mesure d’endiguer le problème du Faguibine qui requiert des actions de grandes envergures. « Nous à l’ADCG, nous croyons qu’il y a une nécessité pour les autorités de considérer la réhabilitation du système Faguibine comme un enjeu national parce que le système est la plus grande zone de production de la région de Tombouctou. L’espace des marigots et lacs du système Faguibine constitue la plus grande barrière naturelle du septentrion malien contre la désertification. Le lac Faguibine est le 2ème plus grand lac (après le Debo) sur le fleuve Niger qui est lui-même la plus grande ressource naturelle du Mali. Le système est un facteur de cohésion entre les communautés sédentaires et nomades dont le vivre-ensemble a été ébranlé par les crises successives d’insécurité. Sa renaissance est un jalon important pour la paix », a conclu Abocar Hanga Touré.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain- Mali