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Pour l’eau et l’assainissement : Les décideurs s’engagent

Dans un pays sahélien comme le Mali, la problématique de l’eau et l’assainissement a toujours été posée avec plus d’acuité. Plusieurs engagements pris par nos décideurs, au cours des dix dernières années, dont certains mis en œuvre, ont certes abouti à des résultats encourageants .Au-delà, beaucoup reste à faire. L’ensemble des partenaires de l’Etat est plus que jamais sollicité.

Au Mali, le taux d’accès à l’eau potable est de 65,9 %% en milieu rural ; 76 %% en milieu semi-urbain et urbain et 68,8 %% au niveau national (source DNH rapport d’activités 2018). Le nombre de villages sans point d’eau moderne(PEM) est de 1242 le  parc hydraulique non fonctionnel est estimé à 32 % soit 8746 points d’eau.

Pour assurer un accès universel et durable des populations aux services d’eau potable et d’assainissement, l’État du Mali a  souscrit en 2015    l’ODD 6 et cet engagement a été réaffirmé dans  le Cadre Stratégique pour la Relance Economique et le Développement Durable (CREDD 2019-2023).

Aussi,  pour s’assurer de l’application de toutes  ces obligations nationales et internationales,  le Mali s’est engagé sur entre autres : la présentation auprès des nations unies du rapport volontaire pays sur les ODD, la présentation des engagements pays dans le cadre de SWA (Assainissement et Eau pour Tous) et a engagé de nombreuses réformes politiques en faveur du secteur eau et assainissement.

L’ensemble de ces mécanismes  proposent des solutions durables d’accès et de gestion des ressources en eau. Il faut aussi prendre en compte les solutions fondées sur la nature qui sont également fondamentales pour répondre aux Objectifs de Développement Durable, en particulier l’ODD6 (eau) qui vise à « garantir l’accès de tous à des services d’alimentation en eau et d’assainissement gérés de façon durable ». Il permet de couvrir désormais l’ensemble du cycle de l’eau, y compris la gestion de la ressource, des eaux usées et des ressources des écosystèmes. Avec l’eau au centre du développement durable, l’ODD 6 entretient de solides liens avec les autres ODDs, et vient les étayer comme l’ODD13 (changement climatique), l’ODD14 (océans), l’ODD2 (faim zéro) et l’ODD15 (écosystèmes).

Les nouvelles exigences de l’ODD 6 importent non seulement  une participation inclusive et participative des populations bénéficiaires, mais également une synergie d’action entre les acteurs à tous les niveaux.

Aussi, pour parvenir à l’accès universel et garantir la durabilité des services d’eau et d’assainissement, le  Mali doit traduire dans les faits la gouvernance et la redevabilité publique comme des fondamentaux de tout développement.

Depuis 2010, les engagements du SWA sont pris par les Gouvernements dans le cadre des Réunions de Haut Niveau. Ces engagements n’étaient pas toujours alignés avec les plans et les objectifs nationaux. Les autres partenaires SWA comme les PTF n’étaient pas tenus d’élaborer leurs propres engagements.

Le nouveau Mécanisme de Recevabilité Mutuelle modifie radicalement cette approche. Il met un accent très prononcé sur l’alignement avec la planification et le suivi multipartites dirigés par les Gouvernements. Il est conçu pour satisfaire  un dialogue entre le gouvernement et tous les acteurs et de  faire preuve de recevabilité dans la prise des décisions en ne mettant personne de coté.Il intègre la SWA et renforce le leadership du gouvernement.

D’ores et déjà plusieurs décrets et nouveaux documents de politiques nationales de l’eau de l’assainissement ont  été validés. Il s’agit entre autres du document PNE ;du programme national de la GIRE ;du programme national AH ;requête du financement pour la finalisation du PN-AEP et l’élaboration du programme national de gouvernance du secteur eau ;et la feuille de route du groupe de rédaction de la PNAEP.De concert avec les PTF et le comité SWA ,le gouvernement du Mali s’engage à tenir un dialogue sur le financement du secteur Eau et assainissement lors du cadre de concertation de 2020.Objectif ,aboutir à une approche harmonisée de mobilisation des ressources financière. Pour l’accès à l’eau potable ,un grand pas a déjà été franchi avec le lancement de 100000 branchements sociaux et plusieurs projets d’accès à l’eau potable sont en cours de d’exécution à travers tout le pays.

Cependant  faut-il reconnaître, à  l’échelle nationale, le budget consacré à l’eau est insuffisant alors que de nombreux bailleurs se tournent vers d’autres domaines d’intervention ou mettent en œuvre des opérations d’urgence (Centre et Nord du pays). Ces conditions font que le nombre d’intervenants dans le domaine de l’eau et de l’assainissement n’est pas à la hauteur des besoins. Aussi, même si les investissements réalisés étaient de qualité optimum (et souvent ce n’est pas le cas !), la situation resterait difficile.

Il semble donc évident qu’une action est nécessaire au niveau national (gouvernement, bailleurs) comme au niveau local (régions et communes) pour que plus de fonds soient investis dans l’eau et dans l’assainissement.

Pour faire face à tous ces défis, HELVETAS SwissIntercooperation et la  CN-CIEPA dans le cadre du projet JIKURA ont décidé d’engager une série  d’actions de plaidoyer visant à améliorer  le financement et la qualité des services d’accès et d’approvisionnement en   l’Eau Potable et d’Assainissement au Mali.

C’est dans cette dynamique que s’inscrit l’organisation  d’une journée  de plaidoyer à l’intention des parlementaires et des conseillers des collectivités, le 13 Décembre dernier.A l’issue  des  échanges les honorables se sont engagés à  :

–           Rencontrer le 1er Ministre pour préparer le Ministre des finances par rapport à l’urgence lié au financement public de l’eau et l’assainissement et le respect des engagements SWA du Mali ;

–           Interpeller les ministres sectoriels pour en savoir les stratégies de l’Etat dans l’amélioration de la couverture en eau surtout en  le milieu rural ;

–           Organisation d’une mission parlementaire pour un suivi de l’exécution du budget par rapport aux ouvrages d’eau et d’assainissement.

–           Disposer d’un plan commun de travail parlementaires et conseillers nationaux en vue d’accélérer l’augmentation du budget d’état pour l’eau et l’assainissement.

Les discussions franches et ouvertes qui en ont découlé  ont permis de créer de part et d’autres une relation  de confiance mutuelle  permettant d’aller vers une gestion plus transparente des fonds et d’en augmenter le montant pour des actions plus conséquentes.

L’accès universel à l’eau et à l’assainissement est un engagement que le Mali a pris depuis 2015,  depuis, des actions multiples s’intensifient et pour lesquelles le rôle non négligeable de la société civile, du secteur privé et les partenaires techniques et financiers est pus que jamais sollicité.

Baba Diarra

Vert Info

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