Dans un document intitulé : « Déclaration de Bamako », la Coordination des Mouvements de l’Entente (CME) qui regroupe cinq mouvements armés (la Coalition du peuple pour l’Azawad, le Mouvement pour le salut de l’Azawad, le Congrès pour la justice dans l’Azawad, le Mouvement populaire pour le salut de l’Azawad, le Front populaire de l’Azawad) exige sa participation dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. La nouvelle coordination qui vient de voir le jour exige « la prise en compte de tous les mouvements membres dans toutes les instances et organes de l’Accord ». L’inclusivité dans le processus de mise en œuvre de l’Accord, faut-il le rappeler, reste une exigence de plusieurs mouvements politico-armés du Nord du Mali et de certaines communautés qui estiment être exclue dans la quête de la paix au Mali.
Dans une déclaration dite de Bamako, 4 groupes armés ont mis en la place la Coordination des mouvements de l’entente(CME). Organisation paramilitaire et politique, cette organisation a vu le jour le 11 novembre 2017. « Nous pouvons aller plus loin dans la défense des intérêts des populations », a prévenu Ousmane Ag Mahmedoun, le coordinateur du nouveau mouvement. Ce nouveau pôle exige plus d’inclusivité dans la mise en œuvre de l’accord d’Alger et dit ne rien attendre de la Plateforme et de la CMA.
La CME estime que sa mise à l’écart viole le règlement intérieur du comité de suivi adopté le 23 juillet 2015. Mieux, le nouveau mouvement considère que sa naissance est une reconnaissance des résultats des démarches et du combat mené par la COMPIS 15. Ce combat a abouti à l’adoption finale du règlement intérieur du CSA qui a consacré la répartition des mouvements de la COMPIS 15 entre la CMA et la PLATEFORME pour préserver le caractère tripartite de l’accord en garantissant son principe d’inclusivité.
Hélas, la CME constate avec regret le non-respect par la CMA et la Plateforme des engagements pris sous la médiation du comité Ad hoc présidé par Pierre Buyoya en faveur de l’inclusivité et des mouvements jadis membres de la COMPIS 15. Le cas le plus grave est la non-représentativité du FPA et du MPSA dans la structure nationale DDR, CNI etc.
A en croire la CME, c’est ainsi qu’il y a eu la naissance de plusieurs mouvements engendrés par le niveau de gravite dans l’exclusion des mouvements signataires et des communautés parties prenantes à part entière des parties signataires. Hors tous les partenaires recommandent que personne ne soit exclut. En témoigne la déclaration de la délégation du conseil de sécurité lors de son passage à Bamako du 19 au 23 octobre 2017 recommandant la mise en œuvre de l’accord en incluant tous les acteurs.
Selon la CME, le gouvernement peine toujours à mettre en œuvre les engagements qu’il prend face au CSA en faveur des mouvements frappés d’exclusion. Toutefois, elle se félicite de quelques acquis en matière d’inclusivité. « Notamment l’intégration de certains de nos mouvements tels que CPA, CJA, MSA dans certains commissions de l’Accord (MOC, DDR, CNI, autorités intérimaires) ».
Mais pour faire face à l’injustice et soutenir l’inclusivité, les mouvements concernés ont décidé de poursuivre le combat pour l’inclusion par leur participation à la mise en œuvre effective de l’Accord. Le nouveau mouvement demande à la médiation et au gouvernement d’accélérer la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation avec les mouvements signataires dont les combattants et les communautés n’attendent que le démarrage.
La CME exige la prise en compte de tous les mouvements membres dans toutes les instances et organes de l’Accord. Elle souhaite être associée à toutes les rencontres de haut niveau d’évaluation de la mise en œuvre de l’accord avec le gouvernement. La CME est composée de la CPA, du MSA, du CJA, du MPSA et du FPA.
Soumaila T. Diarra
Source: Le Républicain