-Dix agences privées maliennes (Al Omra, Al Miiraj, Bassam, Al Hijra, Tropic, Alfath, Asta, Atlas, Faso et Sami) épinglées par les autorités saoudiennes
– Elles peuvent être suspendues de l’organisation du Hadj par l’Arabie Saoudite pendant 2 à 3 ans
Dix agences de voyage maliennes viennent d’être épinglées par le rapport du ministère saoudien chargé du Hadj, pour non-respect des règlementations et des instructions. Elles doivent faire parvenir des justificatifs et des arguments sur leur infraction, notamment des cas de contrat fictif d’hébergement pour bénéficier de visas d’entrée, de l’immigration bien préparée, de l’absence des représentants des agences à l’accueil de leurs pèlerins à l’aéroport… En tout cas, le Département des Affaires religieuses et du culte s’est dit étonné de ces infractions commises par nos agences.
Le Hadj est pour les musulmans le pèlerinage aux Lieux Saints de la ville de La Mecque en Arabie saoudite. C’est entre les 8 et 13 du mois lunaire de Dhû al-hijja, douzième mois de l’année musulmane, qu’a lieu le grand pèlerinage à La Mecque, le cinquième pilier de l’islam. C’est une rencontre très importante pour l’Arabie Saoudite. Malgré les nombreux efforts fournis, la campagne 2015 a été endeuillée par la bousculade de Minah, le 24 septembre dernier. Ce qui a fait plus de 2 000 morts dont des victimes maliennes et de nombreux blessés. Et aucun pays n’a été épargné par ce drame meurtrier.
Et pourtant, chaque année, l’Arabie Saoudite essaye d’apporter sa touche dans l’organisation de cette campagne. Raison pour laquelle, des équipes de supervision sont mobilisées partout pendant le Hadj afin de recenser les défaillances de part et d’autre. A la fin du pèlerinage, un rapport très détaillé est déposé auprès du ministère saoudien chargé du Hadj. Il est ensuite envoyé à chaque pays concerné à l’attention de la Direction de l’établissement privé (agence) pour les Mutawifs des pèlerins de pays africains non arabes.
Cette année, plusieurs agences de voyages maliennes ont été épinglées pour avoir violé la règlementation du Hadj en Arabie Saoudite. Une dizaine d’agences de voyages privées maliennes sont concernées. Il s’agit des agences Al Omra, Al Miiraj, Bassam, Al Hijra, Tropic, Alfath, Asta, Atlas, Faso et Sami. Il leur est reproché des cas graves, notamment l’immigration de certains pèlerins maliens en terre saoudienne. Ainsi, 23 pèlerins de six agences de voyage se trouvent dans ce cas. Il s’agit des agences Sami, Tropic, Al Fath, Asta, Atlas, et Faso. “Des pèlerins de ces agences n’ont pas quitté le Royaume après l’expiration de la saison de pèlerinage” précise le rapport. L’agence Al Omra risque aussi des sanctions. Selon le rapport : “L’arrivée de 256 pèlerins au compte de cette agence à l’aéroport Mohamed Bin Abdoul Aziz de Médine à la date qui confirme que c’est après l’expiration de leur contrat de logement, puis ils ont été logés dans différents bâtiments et séparément. En plus, l’Agence n’avait pas de représentant à l’arrivée de ses pèlerins”.
L’infraction du Groupe Al Miiraj se présente comme suit : “L’arrivée de 27 pèlerins au compte de cette organisation à la station de Hijra de Médine avant le début de leur contrat d’hébergement de 8 jours en avance. Finalement, ils ont été logés dans un autre bâtiment”.
D’autres agences ont été épinglées pour avoir signé des contrats d’hébergement à la Mecque uniquement pour trouver des visas d’entrée en Arabie Saoudite. C’est le cas de Bassam Voyage, une agence épinglée pour non-respect des règlementations et des instructions pour avoir signé le contrat sur les services de logement à Médine à travers un intermédiaire. Ce qui a affecté, selon le rapport, le service fourni aux pèlerins à cause de leur insatisfaction dû au niveau de l’immeuble. “La fraude et contournement de la loi pour avoir les visas du Hadj et des pèlerins ont été dans un autre bâtiment, après leur arrivée à la Mecque” précise le rapport. Un délai a été donné aux agences concernées afin de fournir des explications très convaincantes. Sinon, de la part des autorités saoudiennes, elles risqueront des sanctions qui peuvent aller jusqu’à la suspension de l’organisation du Hadj pendant 2 à 3 ans.
Il est nécessaire de rappeler que ce ne sera pas la première fois que nos agences seront suspendues puisqu’à chaque fin du Hadj, elles sont sanctionnées. Malheureusement, elles font généralement en sorte qu’un terrain d’entente soit trouvé avant la prochaine campagne. Mais il y a des agences maliennes qui sont même suspendues à vie par les Saoudiens. Heureusement qu’elles disposent de plusieurs autres agréments pour effectuer le pèlerinage. Ce n’est pas aussi la première fois que des pèlerins maliens sont tentés de rester en Arabie Saoudite après le Hadj. Ils sont plus de 130 pèlerins maliens à ne pas retourner après la campagne de 2014.
Joint par nos soins, le Département des Affaires religieuses et du culte affirme qu’il n’a pas été informé officiellement de ces différents rapports adressés aux agences privées maliennes. Selon nos informations, chaque agence reçoit son rapport.
A.B. HAÏDARA
Source: Aujourd’hui-Mali