Depuis plusieurs semaines, le torchon brûle entre le ministre de l’Economie et des Finances Dr. Boubou Cissé et certains fournisseurs de l’État.
Ces derniers réclament plus de 34 milliards de Fcfa d’impayés. Une somme que le patron de l’hôtel des finances ne veut pas payer. Il pense que les bons de commande sont surfacturés pendant que d’autres ne sont pas corrects. Des accusations rejetées en bloc par des fournisseurs qui pensent que tous les documents qu’ils détiennent sont en règle. Et mieux, certains ont même été sélectionnés par le ministre Boubou pour être payés.
Pour se faire entendre, l’association des fournisseurs avait projeté une marche pacifique qui devrait la conduire chez le chef du gouvernement. Malheureusement, la marche n’a été pas autorisée par le gouverneur du district de Bamako. Les fournisseurs projettent une autre manifestation similaire, le 12 octobre, pour informer le Premier ministre de l’attitude du ministre Boubou et réclamer non seulement son départ, mais aussi le paiement de l’intégralité de la somme que l’État leur doit.
Si Abdoulaye Idrissa Maïga n’arrive pas à les satisfaire, une autre marche pacifique sera organisée sur Koulouba, afin de mettre le président de la République au courant de cette situation. Cette marche du 12 octobre prendra le départ à la Bourse du travail pour prendre fin à la primature. Où une déclaration sera remise au Premier ministre pour demander son implication personnelle dans la gestion de ce problème.
Cette situation contredit le propos du président IBK qui se vantait d’avoir payé toute la dette intérieure. Or, depuis plusieurs semaines maintenant, des fournisseurs de l’État n’arrivent pas à rentrer en possession de leurs biens. Une situation qui complique la vie pour certains fournisseurs qui n’arrivaient plus à engager d’autres affaires. Car, non seulement ils ont des prêts bancaires à rembourser, mais leurs titres fonciers (donnés en garantie) sont confisqués par les banques au motif du non-respect de leurs engagements.
En tout cas, le gouvernement doit prendre toutes ses responsabilités afin de désamorcer cette bombe sociale en retardement. Car les commerçants constituent une franche importante de la société malienne. Autant dire que si ces derniers sont sur le pied de guerre, l’orage n’est guère loin. Une quelconque instabilité n’arrange ni l’État ni les fournisseurs, encore moins le pauvre citoyen, embourbé dans la quête de son pain quotidien.
André Traoré