C’est à l’initiative du Collectif pour la défense des intérêts de la Commune V que des groupes de jeunes et de femmes ont marché mercredi dernier sur la mairie de la Commune V pour exiger le départ du maire pour spéculation foncière. Les marcheurs ont remis leurs doléances à l’édile communal.
C’est aux cris de “maire Amadou Ouattara voleur”, “Amadou Ouattara démission” que ces marcheurs, des jeunes de la Commune V, des occupants des marchés de Badalabougou et de Sabalibougou notamment des groupements de femmes, se sont rués sur la mairie de la Commune V. Arrivés sur place, ils ont été accueilli par un impressionnant dispositif sécuritaire composé des agents de la police et de la gendarmerie qui, munis des gaz lacrymogènes et des matraques avaient bloqué toutes les portes d’entrée. Pourtant ce dispositif n’a pas impressionné les marcheurs qui ont passé plus de 1 h 30 à dénoncer par mégaphone “toute la gabegie foncière” dont le maire RPM Amadou Ouattara s’est rendu responsable dans cette circonscription.
Après un sit-in devant la mairie, les marcheurs ont remis un document au maire Amadou Ouattara qui a dit avoir “pris bonne note de leurs préoccupations”. A la sortie de cet entretien avec l’édile communal, Moussa Sidibé, un des responsables de la marche a été catégorique : “Nous avons organisé cette marche pour non seulement exprimer notre mécontentement mais surtout demander le départ du maire Amadou Ouattara. Notre combat c’est son départ et nous allons l’obtenir d’une manière ou d’une autre. Car de nos jours dans cette Commune il a vendu une partie du marché de Sabalibougou et du cimetière du même quartier. Il n’a pas aussi épargné le terrain de football de Baco-Djicoroni pour ne citer que ceux-ci. Et toutes les investigations que nous avons menées, nous nous sommes rendu compte que ces morcellements ont été faits dans l’illégalité. Il n’avait aucun droit pour poser ces genres d’actes qui troublent la quiétude des populations. C’est pourquoi nous avons fait une pétition pour exiger son départ. Nous avons fait des dénonciations dans un document que nous avons remis au Premier ministre, à l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite et à plusieurs départements ministérielles”. Et de regretter le fait que le maire à travers le morcellement d’une partie du cimetière a profané cet endroit. C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, il ne pourra plus bénéficier notre confiance.Pour une vendeuse du marché de Sabalibougou, le maire a trahi ses engagements de campagne.
“Au lieu d’améliorer nos conditions dans le marché, il va vendre nos place aux opérateurs économiques”, a-t-elle dénoncé. La colère des commerçants s’explique aussi par le fait qu’Amadou Ouattara a augmenté les taxes communales.
Il sied de préciser qu’au cours de cette marche il n’y a pas eu d’incident, cependant les initiateurs, qui ne sont pas à leur première action, ne comptent plus baisser les bras jusqu’au départ du maire.
Kassoum Théra
Aujourd’hui-Mali