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Poulô le fossoyeur du hippisme au Mali : Sur ordre du chérif de Nioro et du vice-président de la Codem, le ministre des sports congédie le bureau de la fédération de hippisme du Mali

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Le vendredi 10 mai 2014, le tout nouveau Ministre des Sports, Housseïni Amion Guindo dit Poulô, lors d’une conférence de presse (voir le communiqué en page 2), a informé l’opinion publique qu’il a décidé d’une part, de retirer à la Fédération Malienne d’Hippisme (FMH) le mandat de gestion que le Département des Sports lui avait accordé et, d’autre part, d’installer une équipe de gestion transitoire en lieu et place de l’actuel Bureau fédéral dirigé par Mamadou Baba Sylla.

 

En décidant, d’interrompre brutalement le mandat en cours d’une fédération sportive, dont il reconnait pourtant la légalité et la légitimité, le Ministre des Sports signe ainsi l’acte de décès du hippisme au Mali et s’illustre de la pire des manières en entamant ses fonctions ministérielles par un abus de pouvoir.

Ce précédent dangereux, qui risque de faire jurisprudence, menace la stabilité de l’ensemble  du mouvement sportif malien dans la mesure où l’Etat, mis sous pression par une bande d’imposteurs qualifiés par le Ministre des Sports lui-même de  » dissidents « , met fin au mandat d’une fédération régulièrement constituée. Dès lors, il  faut s’attendre, dans un avenir proche, à ce que cet acte arbitraire favorise l’éclosion de dissidences multiples au sein des associations sportives maliennes qui prendront prétexte du traitement  particulier réservé au dossier du hippisme, pour réclamer, à leur tour, la destitution des organes dirigeants régulièrement installés et leur remplacement par des équipes de gestion transitoire.

Poulô qui verse dans la flagornerie, lorsqu’il fait dans son communiqué de presse les louanges de l’actuel bureau fédéral, n’hésite, pas pour autant, à faire la courte échelle au bureau parallèle dirigé par Mohamed Haïdara et qui compte parmi ses membres le fils du Chérif de Nioro, Mollah Idriss Haïdara, et Souleymane Makamba Doumbia, l’un des Vice-présidents de la CODEM, tous deux présidents d’honneur du bureau illégal. Il est d’autant plus enclin à céder au désidérata de ce bureau parallèle, qu’il a reçu instruction du Chérif de Nioro, dit-on, de débarquer de la Fédération Malienne d’Hippisme l’équipe dirigée par Mamadou Baba Sylla qui selon les termes utilisés par le ministre lui-même «  a hissé le hippisme au rang des principales discipline sportives du Mali en une décennie d’inlassables efforts« . Le conflit d’intérêt est bien là, vérifiable par tout un chacun ! Comment une pareille collusion peut se produire dans un pays démocratique de la part de dirigeants sans foi ni loi, sans aucun respect pour leur fonction  et leurs concitoyens ? Un Ministre pour faire plaisir à son parti peut-il prendre des décisions aussi honteuses que ridicules ? Sur un plan strictement juridique cette décision inique ne résistera pas une seconde à une procédure devant la Cour Suprême !

L’autre motif d’inquiétude, ce sont les mensonges véhiculés par une certaine presse relatifs  » aux incidents violents qui se seraient produits, à plusieurs reprises, au champ hippique de Bamako dans la foulée de la mise en place du bureau parallèle le 08 mars 2014  » et que le Ministre des Sports malheureusement relaye dans son communiqué de presse. Cette information est fausse et tend à accréditer l’idée que le champ hippique de Bamako serait devenu un champ de bataille où s’affronterait une horde de voyous tous les dimanches. La réalité est tout autre.

En effet, depuis l’ouverture de la saison hippique, le 20 février 2014, à l’occasion du Grand Prix de l’Amitié Mali-Maroc, il n’y a eu ni provocations, ni affrontements au champ hippique de Bamako. Les compétitions hippiques s’y déroulent dans le calme et en toute sécurité, en présence des forces de l’ordre constituées d’unités mixtes de la police et de la gendarmerie. Cette affirmation peut être vérifiée auprès de la Direction Régionale de la Police du District de Bamako qui supervise le maintien d’ordre au champ hippique de Bamako.

Ce mensonge qui sert de prétexte au Ministre des Sports pour écarter l’actuel bureau fédéral n’est pas nouveau. Il est le révélateur d’une exaspération de l’Association Malienne des Propriétaires de Chevaux (AMPC) qui, depuis le 08 mars 2014, est en quête de légitimité et de reconnaissance pour le bureau fantoche qu’elle a mis en place. Pour ce faire, l’AMPC, faute de pouvoir organiser des courses hippiques ou tout simplement d’exister sur le terrain, court depuis plusieurs semaines, les rédactions de certains journaux à sa solde et fait de la  » communication  » en se faisant photographier tantôt avec le Chérif de Nioro, tantôt avec le Commandant de la cavalerie ou encore avec l’AJSM.

Plus grave encore,  est le comportement du Ministre des Sports qui dans le traitement hâtif du dossier du hippisme renvoie dos-à-dos et traite sur un même pied d’égalité la F.M.H qui détient une délégation de pouvoir du Ministère des Sports et une simple association de propriétaires aigris de quelques chevaux qui n’est même pas affiliée à la Fédération Malienne de Hippisme et dont les membres ne possèdent pas de licence de la F.M.H en cours de validité.

Mais que dire, alors, de l’attitude du Comité National Olympique et Sportif du Mali (C.N.O.S.M) qui a failli à sa mission en laissant pourrir ce dossier du hippisme malien. Son Président, Habib Sissoko, qui n’a cessé de donner l’assurance de son soutien au Bureau fédéral, l’a trahi récemment pour s’attirer les bonnes grâces de Me Mamadou Gaoussou Diarra, ancien Ministre de la Jeunesse et des Sports, qui a la particularité d’être l’avocat de Oumar Noumanzana, ancien trésorier de la F.M.H, chassé du bureau fédéral, en 2010, pour malversation financière.

En effet, le Président du C.N.O.S.M, Habib Sissoko, par l’intermédiaire de son Secrétaire Général, a par lettre du 6 mars 2014 écrit au Président de l’Association Malienne des Propriétaires de Chevaux, Mohamed Haïdara, actuel Président du bureau parallèle, pour le mettre en garde contre la tenue, le 08 mars 2014, de l’assemblée illégale projetée et lui signaler que «  la légitimité de toute assemblée générale d’une fédération nationale exige la présence des représentants de la direction nationale des sports et de l’éducation physique et du (CNOSM) Comité National Olympique et Sportif du Mali« . Peu de temps après, le même Habib Sissoko, toute honte bue, a adressé, en catimini, à l’ancien Ministre de la Jeunesse et des Sports une note confidentielle lui recommandant de reconnaitre le bureau parallèle dirigé par Mohamed Haïdara. Comment un individu aussi versatile, qui n’a pas le courage de dire la vérité peut-il présider une institution sportive aussi importante que le  Comité National Olympique et Sportif du Mali ? Lui qui a fait croire à ATT lors des élections de 2007 que les gens de IBK ont tenté de mettre le feu au comité olympique à l’issue d’un montage  grossier de son cru ! Et tout cela pour rester dans les bonnes grâces du prince du jour. On ne les connaît que de trop maintenant ces caméléons au Mali !

En définitive, cette initiative malheureuse de Poulô est vouée d’avance à l’échec, car son  » équipe de gestion transitoire  » n’aura pas les moyens de contraindre les propriétaires de chevaux affiliés à la fédération de participer aux compétitions hippiques. Elle n’aura pas non plus à sa disposition le personnel d’encadrement indispensable à l’organisation matérielle des courses hippiques. Le résultat probable de cet abus de pouvoir, est que les courses hippiques seront bloquées, pour une durée indéterminée, et que les risques d’affrontements seront cette fois-ci bien réels.

Le Ministre des Sports au lieu de se laisser berner par les agitateurs et les apprentis sorciers de l’AMPC qui font office de cheval de Troie  au sein du champ hippique de Bamako pour le compte des spéculateurs fonciers tapis dans l’ombre, aurait été plus sage et plus juste en permettant à l’actuel bureau fédéral d’achever son mandat qui sera échu légalement dans six mois.

Puisqu’il n’a pas encore notifié ses décisions hâtives aux protagonistes, le Ministre des Sports peut se ressaisir pour que le droit prévale et que le dossier du hippisme échappe, enfin, à l’emprise des forces d’argent qui le manipulent. S’il veut redorer son blason terni par ses récents échecs devant le suffrage populaire et sa quête effrénée d’un point de chute pour exister et se refaire une santé politique et surtout financière quitte à aller à Canossa, s’il veut nous faire oublier qu’en 2012 il a été le seul président de parti à réclamer à cor et à cri à ATT de briguer un troisième mandat en violant la Constitution, il a intérêt à prendre enfin en compte dans ses prises de décision le MALI et non sa personne !

Mamadou DABO

 

SOURCE:Zénith Balé

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