La menace terroriste, très évolutive, exige de nos services de sécurité une adaptation permanente. Une nécessité pour la Direction générale de la Sécurité d’Etat, (DGSE) de se hisser à la hauteur des
défis.
Colonel Sidi Alassane Touré :
Affable, courtois et discipliné, on lui donnerait le bon dieu sans confession, le Colonel Sidi Alassane Touré, l’actuel Directeur de la Sécurité d’état, (SE), semble incarner à lui seul toutes les qualités inhérentes d’agent de renseignement. Justement, c’est à ce natif de Niafounké, dans la région de Tombouctou qu’on a confié, depuis avril 2012, la lourde mission de réhabiliter le service secret malien en le conférant toutes les vertus indispensables à ses missions.
Lesquelles consistent à la lutte contre toutes les activités susceptibles de constituer une atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation. La SE est chargée de prévenir et réprimer, sur le
territoire de la République, les activités inspirées, engagées ou soutenues par des puissances ou des organisations étrangères et de nature à menacer la sécurité du pays.
La contre-ingérence étrangère, traditionnellement associée au contre-espionnage, couvre un domaine élargi dans un contexte multipolaire. L’objectif de la SE est de déceler et de neutraliser
toute menace résultant des activités de services de renseignement de pays adverses, d’organisations ou d’agents se livrant à l’espionnage, au sabotage ou à la subversion.
La menace terroriste, très évolutive, exige des services de sécurité une adaptation permanente. La SE, qui combine ses capacités de service de renseignement et de service de police judiciaire spécialisé, est en mesure de détecter, de surveiller et le cas échéant d’interpeller les individus, les groupes et les organisations de nature subversive susceptibles de se livrer à des actes de terrorisme ou d’atteinte à
l’autorité de l’Etat.
Les structures et le fonctionnement de la direction sont couverts par le «Secret Défense».
La Sécurité d’Etat est un service placé sous l’autorité du Président de la République.
Directeur de la SE, Sidi Alassane Touré, 43 ans, rechigne toujours à décliner clairement son profil : spécialiste du renseignement depuis sa sortie a l’EMIA de Koulikoro en 1996, cet officier d’escadron blindé après avoir étudié la géopolitique et les questions militaires, a approfondi ses connaissances sur le terrain. Officier de sécurité de l’Etat-major général des armées entre 1998 et 2001, chef du bureau d’exploitation de renseignement de l’Etat-major général des armées, (2001-2004), il devint, en octobre 2008, le responsable du service de renseignement des armées, connu sous l’appellation de 2e bureau, après trois années passées comme chef de la cellule antiterroriste de la Direction de la Sécurité militaire du Mali.
Il a fait ses classes dans plusieurs écoles destinées au renseignement à travers le monde. A commencer par le centre d’initiation au renseignement militaire en Egypte, jusqu’au Cours supérieur d’Etat-major, de Fort Leavenworth du Kansas aux Etats unis.
Tout en passant par les différents stages de formation ou de perfectionnement. On peut citer pêle-mêle : le Cours élémentaire international d’officier de renseignement, Fort Huachacu en Arizona
aux USA, le Cours sur les Affaires civils à Fort Bragg en Caroline du Nord, aux USA, la formation en renseignement opérationnel du programme américain délocalisé tenue à Bamako en janvier et février 2005, la formation en renseignement stratégique et opérationnel au centre d’entrainement de renseignement militaire DIA, Booling AFB, Washington DC, et enfin le Cours des observateurs militaires des Nations unies à l’école des opérations de paix de Amersfoort au Pays-Bas. Bref, cet expert du renseignement et des services secrets est bien conscient que son cheval de bataille serait la redynamisation de la sécurité d’Etat du Mali à tout point de vue.
Le Directeur Touré est marié et père de deux enfants.