Le projet de nouvelle constitution est déterminant dans la refondation du Mali. Il revient à nos constitutionnalistes de faire en sorte qu’elle soit décisive. Le chantier est vaste.
La Constitution est nécessaire pour garantir les droits fondamentaux des citoyens. Elle pose, par exemple, le principe de l’égalité des citoyens devant la loi, fait du suffrage universel la source de la légitimité et accorde à chacun le droit de faire entendre sa cause devant un tribunal indépendant. Il est, d’abord et avant tout, chargé d’assurer le respect de la Constitution, qui est la norme suprême.
Il nous faut réussir notre révision constitutionnelle, et pouvoir écrire pour de bon une constitution. Nous devrions nous doter de textes qui résistent aux temps, qu’aucun dictateur ne pourra formater à son image. Cela est possible : les USA ont amendé, mais n’ont jamais révisé, le Grande-Bretagne marche bien sans constitution.
Il nous faut produire un texte qui répond aux défis du Mali d’aujourd’hui et de demain. Il nous faut parvenir à répondre à nos questions d’aujourd’hui et de demain.
C’est connu : depuis un certain temps, tous les textes du Mali ont été taillés sur mesure, ont été conçus de façon contextuelle, rendant leur application difficile ou impossible, dès lors que le contexte change, dès lors que l’Homme fort n’est plus là.
La moitié des problèmes du Mali sont liés à la faiblesse des actes juridiques et des supports législatifs et normatifs. Il est temps que nos législateurs trouvent le moyen de produire des textes qui résistent aux temps.
Alexis Kalambry