Non content d’avoir conduit des maliens à l’abattoir et faciliter l’annexion pure et simple de Kidal par des bandits armés, Moussa Mara, obnubilé par son ambition démesurée de prendre le pouvoir, s’agite et court de rues en villes, de pays en pays. Son calendrier politique et électoral de 2018 au cœur de ses seules et uniques préoccupations.
Premier Ministre et Chef du gouvernement à la suite d’Oumar Tatam Ly, cet autre Pm, qui a eu la sagesse de rebrousser chemin juste à Gao, pour ne pas aggraver une situation déjà pourrie, Moussa Mara, lui, fidèle à son caractère et son tempérament, pour des questions de calendrier personnel, on le sait aujourd’hui, s’y est rendu. De gloire et puissance recherchées pour la suite de sa carrière politique, la mort et la désolation.
L’opération séduction qui consistait à l’élever au dessus de tous et qui aurait coûté plus d’une dizaine de millions de nos francs, mais qui avait été fortement déconseillé à la fois par des responsables onusiens en fonctions dans notre pays et de hauts responsables gouvernementaux, dont l’ancien ministre de la défense Soumeylou Boubeye, s’est transformée en cauchemar. L’assassinat de responsables locaux, la mort de civils et de soldats des Famas, pire la perte sèche de la capitale d’une région au cœur des enjeux et souffrances nationaux actuels. Mais, comme faire passer pour pertes et profits et bien entendu en son compte, Moussa Mara, quelques mois seulement après son limogeage, ne se gênera pas lorsqu’il affirmait sans ambages, que la corruption qui mine le Mali est pire que la perte de Kidal. Se croirait – il en dehors lui-même de cette corruption, il ne s’y prendrait pas autrement. Spécialiste de la communication devant l’éternel, régnant en maître absolu sur les réseaux sociaux dans le landernau politique, Moussa Mara a malheureusement très vite oublié ce que les maliens garderont aussi longtemps dans leur chair, les terribles conséquences de son aventure du 21 mai et jours suivants. Et pourtant, la décence et l’humilité ensemble, lui conseilleraient le profil bas. Mais pressé qu’il est de monter à l’Olympe après sa brusque et inattendue promotion, Moussa Mara poursuit son agitation, au point de vouloir embarquer avec lui de renards politiques de la carrure d’un Tièbilé Dramé, avec son projet d’un cercle de réflexion dédié aux intellectuels et politiques du Mali, oubliant au passage le superbe mépris qu’il affichait en l’endroit de ceux- ci.
Sory de Motti
source :La Nouvelle Patrie