Un collectif d’avocats demande au procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI) de mener une enquête sur les politiques migratoires de l’Union Européenne. Ces politiques auraient, selon ces avocats, conduits à la « commission de crimes contre l’humanité contre des milliers de migrants » en mer Méditerranée. D’après cette plainte, déposée, le lundi dernier, auprès du bureau de la procureure, Fatou Bensouda, l’Union européenne aurait « orchestré l’interception et la détention de 40 000 personnes ».
Ce document est le résultat de deux ans de travail mené principalement par deux avocats établis à Paris. Leur rapport analyse cinq ans de politique migratoire de l’Union européenne. Aussi, le travail des deux avocats tente de démontrer, documents, textes de loi et discours à l’appui, que toutes les mesures prises par Bruxelles ont conduit à des crimes surtout en Libye. Ces mesures de l’Europe visent à dissuader les migrants de rejoindre l’Europe. En Libye, les auteurs de cette plainte pointent du doigt la politique de refoulement, mise en place en coopération avec le gouvernement d’union nationale. Selon les avocats, « l’Union européenne collabore avec les garde-côtes libyens, les fournit des bateaux et participe à leur formation pour externaliser le contrôle des frontières ». « L’objectif de réduire les flux migratoires à tout prix peut légalement être considéré comme criminel », expliquent les avocats pour motiver leur plainte.
Source: L’Aube