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Politique : Le jour où Soumaïla Cissé a supplié IBK avant de louer ses qualités d’homme

Nous sommes à l’entre-deux tours des élections présidentielles de 2002. Soumaila Cissé, arrivé deuxième à l’issue du vote, adresse une lettre hallucinante au candidat du RPM, Ibrahim Boubacar Kéita, lui, arrivé 3ème.  Aujourd’hui, Soumaïla Cissé traite « IBK » de tous les noms d’oiseau allant même jusqu’à oublier que ce dernier est son « grand frère ». Qu’est- ce qu’on ne ferait pas pour le pouvoir !

La politique est noble. Mais, les hommes et les femmes qui agissent au nom de la politique, sont souvent sans honneur, sans dignité, prêts à tout pour gagner. Les paroles dites finissent toujours par rattraper leur auteur. Nous sommes à l’entre-deux tours de l’élection présidentielle de 2002. Amadou Toumani Touré dit « ATT », le candidat indépendant, est en tête du nombre des suffrages mais un second tour est nécessaire. C’est Soumaïla Cissé, candidat de l’ADEMA qui est deuxième et IBK du RPM, troisième. Alors peuvent commencer les jeux de ralliements. Soumaïla Cissé, toute honte bue, prend son courage à deux mains et écrit à son « grand frère » IBK qu’il venait de chasser de la Ruche, lui et ses amis formant le « clan CMDT ». IBK s’en était allé créer le RPM.

Dans une lettre hallucinante, Soumaïla Cissé appelle IBK « cher grand frère ». On peut bien mettre les querelles du passé de côté. Il poursuit donc : « En ces moments cruciaux de choix pour la nation, pour nos familles, pour nos amis, pour tous ceux qui croient en nous et pour nous-mêmes, je m’autorise, en tant que jeune frère, à venir retrouver mon grand frère de toujours, Ibrahim Boubacar Kéita ».

Certains observateurs de la scène politique à l’époque, pourraient bien rire et se dire « Haaa, la politique… ». Soumi : « Cher frère, je viens t’écouter, recevoir tes conseils et ta bénédictions et te dire combien aujourd’hui plus que jamais la nation a besoin de toi. Je me rappelle cette pensée réconfortante que tu as eue à mon endroit à des moments difficiles de ma vie politique. Tu as dit ceci : « je suis sûr que les fils valeureux de ce pays se retrouveront ».

On pourrait avoir les larmes aux yeux, à cette époque, à écouter Soumaïla Cissé dire cela.

Mais que ne ferait-on pas pour le pouvoir surtout quand on a vraiment envie d’être président de la République. Et ça, on peut bien le dire : Soumaïla Cissé est obsédé pour le pouvoir. Il a gravi tous les échelons de la vie politique. Le seul qui le manque, c’est d’assumer les fonctions de président de la République.

En 2013, il a bien fallu qu’il y ait un certain IBK pour lui barrer la route. Et si l’enfant de Niafunké a fait le déplacement au domicile de celui que les instances chargées de proclamer les résultats, avaient donné vainqueur, ce n’est certainement pas par envie de le faire. L’issue du vote était sans équivoque. Soumaïla ne pouvait que se plier au verdict des urnes. Soumaïla Cissé aime-t-il « IBK » ?

De l’animosité entre les deux personnalités, on n’en a pas connaissance si ce n’est qu’à juger le discours politique d’aujourd’hui de celui qui fut installé dans le fauteuil de chef de file de l’opposition.

En effet, Soumaïla Cissé ne manque pas de sortie pour vilipender ou dénigrer le président IBK. Et pourtant, dans l’entre-deux tours des élections de 2002, comme on le disait, il n’avait pas manqué de louer et de chanter les qualités d’homme de celui qu’il voue aujourd’hui aux gémonies. « …La nation se trouve face à des choix qui recommandent aux Démocrates et aux Républicains de se serrer les coudes pour continuer à faire grandir les acquis et els valeurs de la République. Toutes choses qui, j’en suis sûr, t’interpellent (IBK) au plus haut niveau. C’est pourquoi, je m’adresse à l’homme de valeurs, à l’homme d’honneur, à l’homme d’Etat, mon grand frère Ibrahim Boubacar Kéita… »

Soumaïla Cissé, à cause du pouvoir, a-t-il oublié ces qualités qu’il avait attribuées à IBK au point de vouloir le trainer dans la boue, salir son honneur et sa dignité par des accusations qui frôlent parfois l’insulte et la diffamation ?

Alors, si un homme politique est capable de changer de langage et de conviction selon les circonstances, alors, la politique n’est pas une bonne chose et il faut en éloigner nos enfants.

Tièmoko Traoré

 

Source:  Le Pouce

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