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Politique d’immigration: Manuel Valls raye la politique du chiffre

manuel valls ministre interieur france

Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls présentait ce vendredi 31 janvier son bilan annuel de la politique d’immigration de la France. Il a réaffirmé sa volonté de lutter contre les réseaux clandestins dans le respect des lois, tout en taclant les résultats du gouvernement de Nicolas Sarkozy.

Fermeté et humanité. Voici en substance le sens que Manuel Valls a voulu donner à sa politique d’immigration. Sous les ors de la place Beauvau, le ministre de l’Intérieur a très vite annoncé la couleur en affirmant vouloir « une approche plus qualitative de notre politique d’immigration ». Un message clair adressé à ses détracteurs et au précédent gouvernement de Nicolas Sarkozy, dont il a souligné la « fermeté de papier, parfois à l’outrance ».

Fin de l’aide au retour

Le ministre de l’Intérieur est revenu longuement sur la politique du chiffre mis en place par le gouvernement précédent. Un chiffre qui, selon Manuel Valls, « constitue plus un moyen de masquer la réalité que de la dire ».

Rappelant au passage qu’« entre 2006 et 2011 », sous Nicolas Sarkozy donc, « le gouvernement a affiché une hausse factice de 50% des éloignements ». Dans le viseur : les expulsions de ressortissants européens pendant les années Hortefeux et Guéant, tous deux anciens ministres de l’Intérieur.

L’actuel hôte de Beauvau a décidé de suspendre l’aide au retour « unique en Europe » qui permet aux immigrés irréguliers d’obtenir de l’Etat français l’argent nécessaire pour regagner leur pays. Pour Manuel Valls, ce système agit comme une pompe, tout en permettant de faire gonfler artificiellement les chiffres des reconduites aux frontières. Onze millions d’euros seront économisés grâce à la suspension de cette aide, a précisé le ministre.

27 000 expulsions l’année dernière

L’exercice auquel s’est livré ce vendredi matin Manuel Valls tenait aussi un peu du numéro d’équilibriste. Car tout en critiquant la politique du chiffre de ses prédécesseurs, il était aussi question d’abreuver les journalistes de tableaux et de courbes en tous genres.

Peut-être pour souligner sa fermeté et sa parfaite maîtrise de son maroquin ministériel, Manuel Valls s’est attardé sur l’augmentation de 13% des expulsions en dehors de l’Union européenne. Un moyen pour faire remarquer qu’en renvoyant les immigrés en dehors des frontières de l’Europe il s’attaque aux vraies filières clandestines, et notamment celles africaines. Au total, la France a renvoyé chez eux 27 051 immigrés irréguliers en 2013.

France cherche cerveaux étrangers

Parfois, la présentation du bilan de l’immigration de Manuel Valls ressemblait à une compilation des grandes actualités de 2013.

Sur la question des roms, toujours ferme, le ministre souhaite poursuivre au même rythme les démantèlements de camps illicites. Mais, et c’est surement là le côté « humanité » de sa politique, « ces démantèlements se feront dans le respect de la loi et de la circulaire du 26 août 2012 ». Autrement dit, les habitants du camp seront prévenus quelque temps avant l’arrivée des bulldozers.

Enfin, quelques minutes après avoir évoqué le cas des roms, le ministre est revenu sur le nombre de régularisations, lui aussi en hausse. Connu dans quelques mois, il devrait s’envoler, porté par 10 000 régularisations supplémentaires. Manuel Valls souhaite en effet redonner à la France toute sa place « dans les migrations de l’intelligence et du savoir ».

Une bonne nouvelle donc, mais réservée à une élite. Le nombre exact de ces cerveaux accueillis à bras ouverts sera communiqué dans quelques mois. Une politique du chiffre humaine, en somme.

rfi

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