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POLEMIQUE AUTOUR DE SADI PLASTIQUE A SOTUBA : La population envisage une grande marche et demande la suspension de tous les travaux

Le CDR,  toujours actif dans sa lutte pour la cause de la population, a organisé ce samedi 15 septembre 2018 une conférence  de presse au foyer des jeunes de Fadjiguiba en commune I du district  de Bamako, avec comme objectif de dénoncer toute la souffrance de la population de cette commune  due à l’intoxication quotidienne par la fumée  d’une usine de plastique de la place et annoncer en même temps le combat que le CDR est prêt à mener à côté de cette population pour mettre fin à ce mal qui n’a que trop duré. La conférence était animée par Ras Kébé, en présence de tous les membres actifs du CDR de la commune I, des jeunes ainsi que certains habitants frustrés de Sotuba, le quartier dans lequel siège l’usine.

« Sadi plastique » est une usine de production d’objets en plastique créée depuis 2005 par un Malien du nom de Sadi Kola, en partenariat avec des Coréens. La matière première utilisée pour le fonctionnement de cette usine est le déchet plastique, provenant non seulement de chez nous ici au Mali, mais aussi de certains pays voisins, notamment du Sénégal.

Au cours de ses activités, cette usine brûle le plastique qui dégage une fumée nocive. Pour qui connait la fumée que dégage un petit sachet brulé saura se faire une idée de la fumée que peut mettre en l’air toute une usine en train de calciner des déchets plastiques au milieu de la population. C’est conscient de ce danger que cet activiste de renommée, Ras Kébé, a jugé utile de se joindre au combat de la population riveraine de cette usine qui était déjà à bout de souffle.

Informé du danger à travers une émission de Sa Majesté le Grand Sax, journaliste promoteur de la RFM de Bamako, Monsieur Kébé n’est pas resté indifférent à ce problème. Il s’est approché non seulement de Sax pour plus d’information sur le sujet, mais aussi  des personnels de la santé pour évaluer les risques auxquels sont exposés les habitants de cette zone.

Selon lui (Ras Kébé), les professionnels de la santé disent que les habitants d’un certain rayon de cette usine risquent des problèmes respiratoires et cardiaques, d’interruption de grossesses…Le rasta déplore le fait qu’une telle usine, avec de si grands risques sur la vie de la population, a pu vivre plus de 10 longues années dans l’indifférence totale des plus hautes autorités.  Cette situation est déplorable.    Monsieur Kébé dira également que cette situation est un paradoxe dans la mesure où les impôts et taxes de cette usine sont versés chaque mois au compte de la municipalité dont le maire dit ne pas être au courant de cette situation.

Aux dires de Ras Kébé, l’Etat a aussi failli gravement à sa responsabilité à travers ses services d’hygiène, de la protection civile, de l’environnement et de l’industrie dont la bonne exécution de leur mission, chacun de sa part, pouvait faire ressortir le danger de l’existence d’une telle usine dans une zone habitée par la population. Mais hélas, tous ont fermé l’œil au profit des miettes qu’ils perçoivent contre la santé de toute une population.

De nombreux témoignages ont été faits au cours de cette conférence sur les difficultés que vivent au quotidien les habitants de cette zone de Sotuba. Certains habitants diront même que ce n’est pas la seule usine à couper le souffle à la population de ce quartier. Selon eux, il existe une autre usine d’un Libanais dans les périphéries, précisément dans le village CAN, qui est au cœur d’une polémique depuis 10 ans, sans une seule interruption de son fonctionnement.  C’est dans ces contextes que certains promoteurs étrangers d’usines au Mali qualifieront ainsi le gouvernement du Mali : « L’autorité malienne est comme un chien, quand il aboie, il suffit de lui jeter un os pour qu’il se taise ».

Cette occasion a permis à l’assistance de parler aussi de l’exploitation que subissent les ouvriers de ces usines. Ce que les promoteurs n’oseront jamais tenter dans un autre pays.  Avant de clôturer cette conférence, les initiateurs ont annoncé une marche pour le jeudi prochain, dans le but de demander la suspension des activités de « Sadi plastique » en attendant que l’Etat trouve une solution favorable à toutes les parties.

ISSA DJIGUIBA

Source: Le Pays

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