Les pouvoirs, en effet, profitent toujours du désordre pour se renforcer ; et les citoyens apprécient mieux l’ordre dès qu’il est menacé ; ils s’aperçoivent, dans les périodes de trouble, que l’anarchie n’est pas moins contraire à la liberté que la tyrannie.

Ainsi la révolte, si elle échoue, comme il arrive le plus souvent, ne fait que justifier les tyrans. «Vous voyez bien, disent-ils, que nous ne sommes là que pour votre bien».

Il faut bien comprendre de quelle nature est cette obéissance. Au début des propos de politique, Alain cite la définition célèbre de Montesquieu : «Les lois sont les rapports nécessaires qui dérivent de la nature des choses», et son commentaire lui donne sa juste signification.

Ce que signifie cette définition, en effet, c’est que le maître ne gouverne pas comme il veut : Obéir aux pouvoirs et respecter l’ordre, c’est donc d’abord se plier à la nécessité.

Mais il est remarquable que cela ne suffit point aux maîtres. Car ils ne veulent pas seulement être maîtres en fait, mais qu’on les reconnaisse maîtres de droit. Ce n’est pas la possession que l’on recherche, c’est la propriété. Aucun chef n’a jamais proclamé : «Je commande parce que je suis le plus fort».

SAGESSE BAMBARA
* «N’attends pas que les gens soient morts pour les aimer»
* «Un nom sans tache est un bel héritage.»

Source: L’Inter de Bamako