Politiquement, l’année 1968 s’annonce importante pour le Sénégal : en février, vont se dérouler des élections législatives et présidentielles. Ces dernières entraineront, sans doute, un certain renouvellement du personnel dirigeant. Mais rien n’indique qu’elles puissent provoquer des transformations fondamentales dans l’orientation du pays.
Pourtant, l’année 1967 avait assez mal commencé. Des querelles traditionnelles, entre clans rivaux, s’étaient brusquement envenimées dans les premières semaines de janvier, dégénérant en incidents sanglants à Louga, Kaolack, Kolda…
En février, on avait même frisé le désastre lorsqu’un partisan du député d’Enerville avait poignardé le leader d’un clan adverse, le député Demba Diop, qui sortait de chez le gouverneur de Thiès.
L’assassinat faillit mettre à feu et à sang toute une partie du pays. Six (06) semaines plus tard, à Dakar, le fils d’un marabout sautait sur la voiture du président Senghor, lequel venait d’assister à la grande prière de la Tabaski, et le menaçait de se révolter, portant l’émotion à son comble dans tout le Sénégal.
SAGESSE BAMBARA
«L’herbe ne pousse pas sur la route. La femme publique n’enfante pas.»