Un convoi d’une dizaine de véhicules de Casques bleus a été pris pour cible ce mercredi dans le nord du Mali.
Plusieurs Casques bleus de la mission de maintien de la paix de l’ONU au Mali (Minusma), en cours de retrait du pays, ont été «gravement blessés» mercredi lorsque leur convoi a été victime d’un engin explosif improvisé, a indiqué un porte-parole de l’ONU. Mardi, les Casques bleus de la Minusma ont quitté leur camp de Kidal, dans un long convoi de dizaines de véhicules en direction de Gao, grande ville du nord à environ 350 km.
«Aujourd’hui, nous venons juste d’apprendre que le convoi a touché un engin explosif improvisé», a déclaré à la presse Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU. Des «informations préliminaires» font état de «plusieurs Casques bleus gravement blessés», a-t-il ajouté.
La Minusma a précisé plus tard sur X que huit Casques bleus avaient été blessés, tous évacués vers Gao. «L’attaque d’aujourd’hui fait suite à deux incidents similaires survenus hier lors desquels deux Casques bleus ont été légèrement blessés» et soignés sur place, a déploré Stéphane Dujarric. Ce convoi est le dernier à quitter Kidal pour rejoindre la base de la Minusma à Gao, «dans des conditions sécuritaires extrêmement difficiles».
«Sans soutien aérien»
Le convoi a ainsi «été forcé de partir sans soutien aérien en raison de l’absence d’autorisation de vol des autorités maliennes, ce qui augmente les risques pour nos Casques bleus qui doivent parcourir des centaines de kilomètres en territoires dangereux», a insisté le porte-parole, réclamant une nouvelle fois la «pleine coopération» de Bamako pour le retrait de la Minusma.
La junte malienne a exigé en juin le départ «sans délai» des Casques bleus, forçant le Conseil de sécurité de l’ONU à engager un retrait précipité sans précédent, qui doit être terminé d’ici la fin de l’année. La Minusma, contrainte par la dégradation sécuritaire entre tous les acteurs armés se disputant le contrôle du terrain (séparatistes, jihadistes, armée régulière), a accéléré son retrait à la grande irritation de la junte.
Elle a laissé ses positions à Kidal sans attendre l’arrivée de l’armée, permettant à la rébellion séparatiste à dominante touareg d’en prendre le contrôle et de devancer l’armée malienne dans la course pour le territoire entre l’État central et les groupes armés du nord.
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