L’armée cherche à étoffer massivement ses effectifs. Mais l’organisation du processus de recrutement est critiquée.
Plusieurs centaines de personnes s’agglutinent chaque jour devant les mairies et autres commissariats pour déposer un dossier de candidature. Parmi eux, Ali qui veut intégrer l’armée par amour pour son pays et parce qu’il a “toujours rêvé d’être un porteur d’uniforme.” Il fait la queue devant la mairie du district de Bamako et est très motivé à l’idée de rejoindre l’armée pour, dit-il, “aider son pays à faire face aux attaques terroristes.”
La police recrute aussi
Dans cette longue file d’attente on croise également, Tata, la trentaine. Elle compte pourvoir un des 600 postes au sein de la police nationale : “Je suis venue faire mon dépôt pour devenir policière. Ce n’est pas faute d’emploi, mais j’aimerais juste devenir policière. Sinon je suis secrétaire de bureau.”
Les traits tirés, le regard dans le vide, Fily, lui, a de la peine à procéder au dépôt final de ses dossiers. Il parle même d’un processus de recrutement entaché d’irrégularités : “Quand j’ai déposé mes dossiers au niveau de la mairie, la légalisation des dossiers, c’est 100 Francs Cfa, mais on nous donne de payer 1000 Francs Cfa. En fin de compte, rien ne va. Ce n’est pas ce nouveau Mali que nous attendons. Nous avons besoin de clarté et de transparence lors des recrutements.”
Lenteur et coûts
Assise sous un soleil de plomb, devant une file d’attente à perte de vue, Aminata, étudiante, abonde dans le même sens. Elle aimerait intégrer la protection civile : “Je suis venue ici hier depuis 11h jusqu’à 14h. C’était statique. On ne voyait ni les gens entrer, ni sortir. Je suis donc retournée à la maison et revenue aujourd’hui pour réessayer. On voit tellement de désordre ici.”
Les autorités, elles, ne communiquent pas sur le sujet et reste discrètes. Selon certains observateurs, les nouvelles recrues devraient rejoindre le front pour lutter contre les groupes armés terroristes qui évoluent principalement dans le centre et le nord du Mali. D’autres recrutement devraient intervenir aussi prochainement, dans l’armée de l’air ou encore la garde nationale.
DW