Rappel des principales dates de la guerre civile au Soudan du Sud depuis fin 2013.
Les violences, à forte connotation ethnique, ont fait des dizaines de milliers de morts, avec de terribles atrocités contre les civils dans le plus jeune pays du monde, indépendant depuis 2011. Plus de 2,3 millions de personnes ont fui leurs foyers, selon l’ONU.
– Début du conflit –
– 15 déc 2013: D’intenses combats opposent des factions rivales de l’armée à Juba. Le président Salva Kiir, un Dinka, annonce avoir déjoué une tentative de coup d’État, initiée selon lui par son ancien vice-président, de l’ethnie Nuer, Riek Machar, qu’il avait limogé en juillet.
Le 18 décembre, Riek Machar, qui dès le début du mois avait dénoncé l’attitude “dictatoriale” du président Kiir, nie toute tentative de putsch. Le lendemain, il appelle l’armée à renverser Salva Kiir, l’accusant de vouloir “allumer une guerre ethnique”.
Les combats vont s’étendre à plusieurs régions du pays.
– Combats et sanctions internationales –
– 10-20 jan 2014: Après Bentiu, capitale de l’État pétrolier d’Unité (nord), l’armée reprend aux rebelles notamment la ville de Bor, dans l’État du Jonglei (est). Kampala reconnaît que des soldats ougandais combattent aux côtés de l’armée sud-soudanaise.
– 15 et 17 avr: Plus de 350 civils, la plupart réfugiés dans une mosquée, sont massacrés à Bentiu et Bor, selon la mission de l’ONU (Minuss). En mai, l’ONU recentre ses activités sur la protection des civils.
– 2 mai: A Juba, le secrétaire d’État américain John Kerry met en garde contre les risques de “génocide”.
– 1er juil 2015: L’ONU décrète des sanctions contre six chefs militaires, trois côté gouvernemental et trois côté rebelle. Le lendemain, les Etats-Unis décident d’imposer des sanctions contre deux chefs militaires accusés d’exactions, un dans chaque camp.
– 6 juil: L’armée affirme avoir repris aux rebelles le contrôle de Malakal, capitale du l’État pétrolier du Haut-Nil (nord-est), réduite en ruines après avoir plusieurs fois changé de mains depuis le début de la guerre.
– Accord de paix, vite violé –
– 17 août 2015: Riek Machar signe à Addis Abeba un accord de paix prévoyant un cessez-le-feu et un mécanisme de partage du pouvoir. Le 26 août, Salva Kiir signe à son tour l’accord, tout en exprimant de “sérieuses réserves” sur plusieurs dispositions.
Mais les deux camps vont s’accuser mutuellement de l’avoir violé et les combats continuer dans certaines régions du pays.
Les partisans de Salva Kiir et ceux de Riek Machar avaient déjà conclu puis violé toute une série d’accords de cessez-le-feu depuis le début de la guerre.
– 3 oct: Salva Kiir décide par décret de faire passer de 10 à 28 le nombre d’Etats dans le pays.Riek Machar accuse le président de mettre en danger l’accord de paix, en rendant obsolètes les dispositions-clés sur le partage du pouvoir.
– Exactions et crise humanitaire –
– 5 nov 2015: Meurtres, viols et enlèvements sont toujours perpétrés au Soudan du Sud, où gouvernement et rebelles s’approvisionnent en armes, en violation de l’accord de paix, selon un rapport d’experts de l’ONU.
– 27 nov: Quelque 16.000 enfants ont été enrôlés de force depuis le début du conflit par les différentes parties, déclare l’Unicef.
Aux exactions s’ajoute une crise humanitaire qui empire. Selon l’ONU, plus de 2,8 millions de personnes ont besoin d’aide alimentaire d’urgence, soit près d’un quart de la population.
– Kiir réinstalle Machar à la vice-présidence –
– 8 jan 2016: Salva Kiir entérine la nomination de 50 députés issus de la rébellion et accepte un partage des postes ministériels avec celle-ci, selon les termes de l’accord de paix d’aôut 2015.
– 12 fév: Salva Kiir nomme au poste de vice-président son ennemi juré Riek Machar, pour se conformer à l’accord de paix.
Source: slateafrique