L’Association des Amis de la Culture Peule (AACP) Tabital Pulaaku National n’est pas prête à croiser les bras face aux dérives. C’est pourquoi elle a pris en main les récents massacres au centre ayant fait plus de 40 morts en 72 heures. Les responsables de cette organisation pointent du doigt les Forces Armées Maliennes d’être à la base de ces actes qui ne doivent pas rester impunis.
Dans cette affaire, les hommes du ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Général de Division Ibrahim Dahirou Dembélé sont accusés. Contacté par les soins du représentant de RFI au Mali, le Général Dembélé a promis qu’ils vont ouvrir des enquêtes. Il a souhaité attendre la fin de cette enquête avant de se prononcer. La question qui revient sur les lèvres est la suivante : Le Général de Division Ibrahim Dahirou Dembélé n’arrive-t-il plus à contrôler ses éléments ? Cette question a son sens.
Des responsables de Tabital Pulaaku Mali avec qui nous avons échangé accusent ouvertement les militaires maliens d’être à la base de ces massacres. Les yeux sont quand même tournés sur le ministre de la Défense et ses éléments. A travers un communiqué qui porte la signature du premier responsable de cette organisation, M. Abou Sow, Tabital Pulaaku Mali annonce qu’elle a le très grand regret et le triste regret de devoir d’informer le peuple du Mali et la Communauté Internationale, que les Forces Armées du Mali (FAMA) se livrent depuis quelques jours à un massacre systématique des populations civiles peules le long de la frontière avec le Burkina Faso, dans les cercles de Koro et Douentza. En seulement 72 heures, plus de 40 personnes ont été froidement abattues par les éléments des FAMA dont deux chefs de village égorgés. Selon cette organisation, les victimes sont toutes de paisibles populations civiles trouvées et tuées dans leurs villages, sur les marchés ou dans les foires qui n’ont commis pour tout crime que celui de leur appartenance ethnique. Tabital Pulaaku Mali rapporte que le vendredi 05 juin 2020, un détachement de l’armée malienne composé de plus de 40 véhicules pick-up lourdement armés s’est rendu dans le village peul de Binédama (Commune de Madougou, cercle de Koro). Après avoir encerclé et investi le village, les militaires ont arrêté et froidement abattu 29 personnes dont deux femmes (de 70 et de 63 ans) et une fille de 9 ans. Les militaires ont ensuite volontairement incendié toutes les habitations réduisant en cendre quasiment tout le village. Du fait de l’existence de moyens de communication modernes, l’opération militaire a été suivie en quasi direct depuis le Mali et ailleurs. Deux jours plus tôt, soit le mercredi 3 juin 2020, une autre équipe des FAMA a pris d’assaut la foire du village de Niangassadiou dans la Commune de Mondoro. Avec une manière devenue routinière, les militaires ont trié sur la base du faciès 14 forains qui se sont révélés être 8 peuls et 6 Touaregs noirs qu’ils ont tués tous avant de repartir. Tabital Pulaaku Mali précise que des preuves matérielles de ces forfaits sont disponibles. Cette organisation révèle que le dimanche 31 mai 2020, une opération similaire avait été tentée contre le quartier peul du village de Diankabou dans le cercle de Koro; elle a échoué grâce à de nombreuses interventions. Si rien n’est fait, la spirale infernale de la violence continuera.
A nouveau, Tabital Pulaaku Mali prend à témoin l’opinion publique nationale, internationale ainsi que les organisations de la presse que ces deux massacres sont survenus quelques jours seulement après le dernier point de presse qu’elle a tenu le mardi 2 juin 2020 sur les exactions commises par les FAMA contre les populations (…)
RETROUVEZ L’INTÉGRALITÉ DE L’ARTICLE DANS LA PARUTION DU LUNDI 08 JUIN 2020
Tougouna A. TRAORE
NOUVEL HORIZON