Les mesures sociales annoncées par le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, lors de son discours télévisé du vendredi dernier, ont été largement saluées par les partis politiques de la majorité présidentielle. Par contre, le président du MPR émet des réserves en qualifiant ces mesures de “tardives, très insuffisantes, imprécises et peu crédibles“.
La réaction de la classe politique malienne ne s’est pas fait attendre suite au discours du Chef de l’État annonçant les mesures sociales pour accompagner la lutte contre le COVID-19. Ces mesures, faut-il le rappeler, prévoient un montant de près de 500 milliards de F CFA.
Le Rassemblement pour le Mali (RPM), dans un communiqué, dit se réjouir arguant qu’en dépit de l’engagement financier incompressible du gouvernement sur le front de la lutte contre le terrorisme, le président de la République ait choisi de réorienter les efforts de la nation vers les plus démunis, la solidarité nationale, le maintien de l’outil de production et des emplois, la motivation et l’émulation de ceux qui sont aux avant-postes de cette nouvelle guerre. En approuvant ces mesures, les tisserands ont engagé le gouvernement à mettre tout en œuvre pour que les mesures annoncées soient scrupuleusement respectées et appliquées à l’ensemble de la nation.
Le président du Rassemblement pour le développement et la solidarité (RDS), Younouss Hamèye Dicko, estime, pour sa part, qu’aujourd’hui, que toutes les dispositions sont prises ainsi que les mesures drastiques pour faire face à cette pandémie. Ce parti de la majorité présidentielle pense que ces mesures prises par le président de la République sont de type social qui s’inscrivent en droite ligne des valeurs sociales et sociétales du Mali.
Abondant dans le même sens, le secrétaire général adjoint de la CODEM, Amadou Aya, pense que le COVID-19 a créé une situation économique très difficile. C’est pourquoi, dira-t-il, que les mesures annoncées par le président IBK permettront aux Maliens de pouvoir un peu souffler en cette veille de ramadan qui, selon lui, est une période très difficile et de forte consommation pour les ménages. Ce cadre du parti de la quenouille de poursuivre que la distribution gratuite de céréales, la réduction du coût de l’eau et l’électricité, en passant par le sacrifice du président de la République et les membres du gouvernement en terme salariale, sont tant de mesures d’accompagnement qui réduiront les souffrances liées au coronavirus.
“Mesures de riposte tardives”
Contrairement aux partis politiques qui se réclament de la majorité présidentielle, le président du Mouvement patriotique pour le Renouveau, Choguel Kokala Maïga, estime que les mesures annoncées par le Chef de l’État pour contrer le COVID-19 ont accusé un trop grand retard avant d’être annoncées. Pour ce membre de l’opposition, les dirigeants maliens ont été les bons derniers dans la sous-région et en Afrique à annoncer les mesures de riposte. Poursuivant qu’il a fallu que “dans leurs sermons du vendredi 10 avril 2020, plusieurs imams maliens délivrent des prêches virulents et de désespoir contre le Gouvernement malien, en citant en exemples les autres pays et dirigeants africains qui ont réagit de façon prompte et proportionnée pour faire face au COVID-19, pour qu’en fin le Chef de l’État annonce ses mesures“.
Le président du MPR affirme que le Gouvernement était plus préoccupé par les élections que de trouver une réponse rapide au COVID-19.
Notre interlocuteur émet des doutes sur la transparence de la gestion des fonds annoncés par le Chef de l’État contre la pandémie. Selon lui, le gouvernement s’étant plusieurs fois discrédité par les fausses promesses et les détournements massifs des budgets destinés aux FAMa, les populations accordent très peu de crédit aux propos du Chef de l’État.
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