Nouvelle déclaration fracassante de Rodrigo Duterte : le président philippin a affirmé avoir lui-même tué des suspects lorsqu’il était maire de Davao, la grande ville du sud de l’archipel. «Il s’agissait de montrer l’exemple aux policiers», a-t-il expliqué. La guerre contre la drogue que le président a lancée dès son arrivée au pouvoir il y a cinq mois a déjà fait plus de 5000 morts.
« J’allais dans Davao avec une moto et je patrouillais dans les rues, à la recherche de problèmes. Je cherchais vraiment l’affrontement pour pouvoir tuer ». Rodrigo Duterte a tenu ces propos lundi 13 décembre au soir au palais présidentiel devant des hommes d’affaires, à qui il a expliqué qu’il avait tué pour « montrer aux gars de la police que si je peux le faire, pourquoi pas eux ? »
Le président philippin est régulièrement accusé d’avoir créé des « escadrons de la mort » à Davao, une ville dont il a été le maireces vingt dernières années. Il a tour à tour reconnu et nié avoir mis en place ces groupes armés qui auraient tué 1 000 personnes, dont des enfants.
Plus de 5 000 morts
Dès qu’il est devenu président il y a un peu plus de cinq mois, Duterte a encouragé les forces de l’ordre à tuer drogués et trafiquants de drogue, conformément à ses promesses de campagne. La police affirme avoir tué jusqu’ici 2 086 personnes, plus de 3 000 autres ont été abattues dans des circonstances inexpliquées – par des tueurs qui pourraient avoir été mandatés par la police selon les défenseurs des droits de l’homme.
Selon le sénateur de l’opposition, Richard Gordon, en affirmant qu’il a lui-même tué lorsqu’il était maire de Davao, Duterte ouvre lui-même la voie à une possible procédure en destitution. Mais Richard Gordon reconnaît aussi que le président philippin est connu pour ses exagérations.
Source: RFI