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PGA : chauve – qui peut !

Traqués par la Sécurité d’Etat pour avoir passé à la casserole les Primes Générales Alimentaires (PGA) des soldats déployés sur le front, certains officiers supérieurs ne dorment plus que d’un œil. La course aux charlatans est donc ouverte. Avec, à la clé, des sacrifices qui donnent froid dans le dos.

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La grande muette est au cœur d’un silence, pour le moins, assourdissant. Selon nos informations, une vingtaine d’officiers supérieurs de l’armée serait aux arrêts à la Sécurité d’Etat où, ils sont interrogés. Issus, entre autres, de l’armée de terre, du régiment des commandos-parachutistes, de la gendarmerie et de la garde nationale, ces officiers supérieurs sont soupçonnés d’avoir passé à la casserole les Primes Générales Alimentaires (PGA) des soldats déployés sur le théâtre des opérations.

 

Des centaines de  millions CFA passés à la casserole

 

A en croire nos  sources, des centaines de millions de nos francs auraient été détournés par ces officiers. Qui se la couleraient douce dans les salons et bureaux climatisés à Bamako, pendant que nos soldats survivent sur le front.

Comment opéraient – ils ? Toujours selon nos sources, ces officiers supérieurs gonflaient les effectifs sur le terrain pour, ensuite, empocher la différence qu’ils se partageraient. Sans se soucier des conséquences de leur geste sur la sécurité de leurs concitoyens. Et de leurs biens.

Là où ils avaient envoyé  une dizaine d’éléments, ils auraient empoché les PGA de 150, voire 200 PGA. Là où ils avaient envoyé 100 éléments, ils auraient touché les PGA de 500 voire 600 éléments des forces armées et de sécurité.

C’est, peut-être, ce qui explique la fréquence des attaques au nord comme au sud de notre pays. Les éléments des forces armées et de sécurité ne sont pas présents en nombre suffisant, comme mentionné sur les rapports.  Censés veiller les conditions de vie de leurs troupes sur le théâtre des opérations, certains officiers supérieurs n’ont qu’une seule obsession : profiter de la crise pour s’en mettre plein la besace. Au risque d’exposer leur pays à l’insécurité avec son cortège de morts, d’orphelins et de veuves.  Le pot – aux roses aurait été découvert pendant le déploiement au nord des différents bataillons formés par l’EUTM à Koulikoro. Indignés par le taux d’insécurité au nord du Mali où, les bataillons nouvellement formés  devront mettre en pratique leurs connaissances, certains experts de l’EUTM auraient mené leurs enquêtes. Avant d’en informer les plus hautes autorités.

D’autres sources, et non des moindres, indiquent que le Bureau du Vérificateur général aurait attiré l’attention des plus hautes autorités sur la mauvaise gestion, faite des PGA, débloquées par le trésor public au bénéfice des soldats déployés sur le front.S’y ajoutent les témoignages des soldats. En dépit des risques encourus, certains  ont fait part, à la presse, de leurs conditions de vie sur le front. Un seul exemple : quand certains officiers supérieurs devraient acheter cinq bœufs pour le repas quotidien de leur bataillon, ils se contentent de deux maigres moutons, acquis on ne sait trop comment. Où va donc le reste de l’argent ? Mystère et boule de gomme.

C’est pour faire la lumière sur cette gestion, jugée peu orthodoxe, des Primes Générales d’Alimentation des soldats déployés sur le front, que les « limiers » de la Sécurité d’Etat sont lancés aux trousses de ces officiers supérieurs qui, au mépris de leur serment, ont – par leur cupidité – mis en péril la sécurité de leur pays. Et, avec lui, celle de leurs concitoyens et  de leurs biens.

 

Une vingtaine d’officiers aux arrêts

 

Selon nos informations, une vingtaine d’officiers seraient aux arrêts dans le cadre de cette affaire. Au rang de ceux-ci, un officier en charge des PGA à Sévaré. D’autres arrestations sont annoncées, dans les jours, voire les semaines à venir. Furieux, le président de la République aurait instruit au directeur général de la Sécurité d’Etat de mettre aux arrêts tous les officiers cités dans cette affaire. Avant de les mettre à la disposition de la justice.

Pour se mettre à l’abri, certains officiers sollicitent l’aide des charlatans. A Bamako, comme dans  les villages de Bougouni, Koutiala….ils se rendent, par dizaines, chez les charlatans, de jour comme de nuit, pour se garer des mouches. Aucun sacrifice n’est de trop pour échapper à cette vague d’arrestations : œufs de lapin, urine de fourmi, dents de moustique, sang de scorpion……

La grande muette reste imperturbable. Apparemment, seulement. Car les officiers supérieurs ne dorment plus que d’un œil, voire d’un œil et demi. Pire, son silence n’a jamais été, aussi,  assourdissant que dans cette affaire.  Près d’une centaine d’officiers seraient concernés par ce dossier. Qui s’annonce, déjà, palpitant.

Oumar Babi

Source: Canard dechainé

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