Pour lutter efficacement contre le VIH/Sida chez les personnes handicapées, la Fédération Malienne des Personnes Handicapées (FEMAPH), porteuse du projet » Accès amélioré par l’inclusion de tous dans la lutte contre le VIH/Sida au Mali (AAMI-Tous VIH/Sida) « , sur financement de »Expertise France » pour une durée de trois ans, avec »Humanité et Inclusion » en qualité de partenaire d’exécution, a procédé, hier, au lancement dudit projet sous la présidence du ministère de la Santé et des Affaires sociales.
Le projet » accès amélioré par l’inclusion de tous dans la lutte contre le VIH/Sida au Mali (AAMI-Tous VIH/Sida) » vise à promouvoir les droits des personnes handicapées en vue d’une meilleure inclusion dans la réponse nationale de lutte contre le Sida dans les zones couvertes par le projet, qui sont le district de Bamako, les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso et Ségou
Selon le rapport mondial de l’OMS sur le handicap en 2011, près de 15% de la population mondiale sont atteints d’handicap. Leur vulnérabilité face au VIH est établie, d’où la nécessité de répondre à la corrélation entre le handicap et le VIH.
En effet, les personnes handicapées ont une charge de morbidité importante, un accès réduit aux services et elles sont victimes d’atteintes aux droits humains.
La stratégie 2016-2021 d’ONU-Sida place maintenant les personnes handicapées parmi l’un des 12 groupes de populations oubliées à cibler en priorité en vue de stopper la pandémie du Sida.
Malgré la ratification de la convention relative aux droits des personnes handicapées (CRDPH) par les Nations-Unies en 2016 et son adoption par le Mali, cette catégorie retient rarement l’attention dans la mise en œuvre des programmes de lutte contre le VIH/Sida, rendant inexistantes les statistiques sur la prévalence du VIH auprès des personnes handicapées au Mali.
L’occasion pour le président de la FEMAPH, Moctar Ba, de révéler que le résultat d’une étude bio-comportementale, réalisée dans quatre pays, montre que la prévalence du VIH chez les personnes handicapées est statiquement supérieure à celle observée dans la population générale.
C’est pourquoi, les personnes handicapées ont été considérées comme un groupe-passerelle de l’épidémie des populations clés les plus exposées au VIH/Sida vers la population générale.
Dès lors, précise M. Ba, il est important de les considérer dans tous les axes d’intervention de la réponse nationale du VIH/Sida. » Il parait alors impératif voire indispensable pour nous, personnes handicapées, si nous voulons atteindre aussi les » 3×90« , de jeter les bases dès maintenant en élaborant des plans afin que les personnes handicapées soient dépistées, traitées conformément à l’approche »tester et traiter » « , a-t-il indiqué.
Ainsi, il ressort des explications du Secrétaire Exécutif du Haut Conseil National de Lutte contre le VIH/Sida, Pr. Amadou Touré, que les personnes handicapées vivant avec le VIH continuent d’être victimes d’une double stigmatisation et discrimination du fait de leur statut sérologique et de leur handicap.
C’est pourquoi, il est impératif de travailler sur une stratégie qui vise à remédier à cette insuffisance.
Aussi, le Conseiller technique, Dr. Adama Baradjan Diakité a-t-il réitéré, au nom du ministre de la Santé et des Affaires sociales, l’engagement de son Département à œuvrer pour la réussite de ce projet dont l’objectif est noble.
F Mah Thiam KONE
Source: l’Indépendant