C’est dans un contexte de crise sécuritaire et de ses méfaits, que la tournée africaine du secrétaire général des Nations Unies intervient. Durant son périple qui l’a conduit respectivement au Sénégal (qui officie l’Union africaine), au Niger et au Nigeria, il a été question de plusieurs défis auxquels l’Afrique de l’Ouest est confrontées notamment le l’instabilité politique et sécuritaire le réchauffement climatique mais également la force de maintien de paix de l’Onu au Mali dont le mandat expire en Juin prochain. La mission onusienne est présente au Mali depuis 2013 et compte aujourd’hui environ 13 000 soldats. Elle est remise en cause par l’opinion publique au même titre que les forces européenne et française. Certes des succès ont été enregistrés, mais le résultat reste mitigé face à une recrudescence du péril djihadiste. Au regard du caractère évolutif du conflit au Sahel, la problématique du mandat des opérations et de son efficacité est récurrente. Le maintien de paix est difficile dans un contexte de lutte contre le terrorisme. La Minusma est aujourd’hui l’opération de paix la plus dangereuse au monde avec plus de 200 morts.
Il existe un écart entre l’approche internationale des conflits et les perceptions locales. Les Africains eux-mêmes sont beaucoup plus à même de résoudre les problèmes avec l’appui de la communauté internationale. Le secrétaire général de l’Onu a reconnu la nécessité de la création d’une présence des casques bleus avec un mandat plus robuste et adapté au contexte sahélien. Un nouveau modèle mis en œuvre par l’Union africaine et appuyé par l’Onu.
En plus de cela, il est impératif de renforcer l’architecture de défense et de sécurité des États sahéliens et d’envisager d’autres mécanismes de règlement pacifique de conflits. Il a appelé les juntes militaires au Mali, en Guinée Conakry et au Burkina Faso à rendre le pouvoir aux civils dans les brefs délais, pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Une demande qui vient renforcer la position de la Cédéao et de l’Union africaine. Pour le Secrétaire général des Nations unies, l’urgence climatique accroît le danger sécuritaire et les pays riches doivent respecter leur engagement des 100 milliards de dollars chaque année. Une promesse qui tarde à se réaliser. La communauté internationale se doit de s’impliquer dans la résolution de conflits en Afrique et de prendre en compte les aspirations des populations locales qui sont très souvent oubliées lors des prises de décisions.
Bah Traoré
(Ucad, Dakar. Détenteur d’un master en études africaines postcoloniales et en communication)
Source: Mali Tribune