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Période des fêtes : les petites filles souffrent le calvaire entre les mains des tresseuses

La fête du mouton ou l’Aïd el-Kébir sera célébrée le vendredi 31 juillet au Mali. Chacun cherche à se mettre sur son 31, selon les moyens et parfois au-dessus. Les parents veulent à tout prix rendre beaux leurs enfants. Pourtant, cela constitue un véritable calvaire pour les petites filles.  

 

Pour les grandes occasions, comme la fête de ramadan ou la Tabaski, les mamans ne lésinent pas sur les moyens pour leurs enfants : la coiffure, les habits, les chaussures, le henné, les boucles d’oreilles jusqu’aux lunettes…

Pour les petits garçons, il suffit d’un simple coup de tondeuse pour être coiffés. Mais, pour les petites filles, c’est tout autre chose. Elles viennent de partout accompagnées de leurs mamans. En pleine rue ou au marché, parfois entassées sous des cases ou dans les salons de coiffure, chacune attend patiemment son tour.

La tête entre les jambes ou tenue par la maman, ces fillettes, parfois âgées de 2 ans, souffrent le supplice entre les mains des coiffeuses. Même si elles sont parfois amadouées avec des bonbons ou des gâteaux, rien ne pourra adoucir la souffrance que causent des cheveux serrés avec des mèches en plastiques.

Tresses trop serrées

Les tresses trop serrées peuvent bloquer la circulation sanguine chez les adultes à plus forte raison les enfants. « Les tresses, lorsqu’elles sont trop serrées, peuvent perturber la respiration. Si la respiration est perturbée, cela peut contribuer à bloquer la circulation sanguine. Les conséquences qui s’ensuivent, chacun le sait », prévient Dr Salaha Garba, de la clinique du même nom.

En plus, les tresses trop serrées peuvent provoquer des maux de tête interminables, de la fièvre et surtout la pelade. La pelade est une pathologie qui fait tomber progressivement les cheveux. Chez certains, c’est la calvitie ou des démangeaisons.

Maimouna, ménagère, n’a jamais oublié le jour où sa fille criait à pleine tête, parce qu’elle venait d’être tressée. Les tresses étaient très serrées au point qu’elle ne pouvait baisser la tête : « La fête passée, je voulais tresser ma fille. Mais impossible, car elle s’agitait dans tous les sens pour que je la lâche. J’ai alors attendu qu’elle s’endorme pour la tresser. En se réveillant, elle a passé toute la journée à pleurer. Nous n’avons presque pas fêté à cause d’elle ».

Les enfants sont des êtres innocents et n’ont même pas conscience de ce qui se passe autour d’eux parfois. Oui, tous les enfants aiment les cadeaux. Mais comment un enfant de 5 ans, qui commence à peine à avoir des cheveux encore faibles, pourrait supporter la douleur des cordes de locks ?

Avoir mal pour être belle

Il y a beaucoup de choses dont un enfant ne peut avoir conscience. À deux ans, un enfant ne pense qu’à manger à sa faim, et son apparence est la dernière chose à laquelle il pensera.

Souffrir pour être belle ? Je dis non. Il faut laisser les enfants profiter de leur enfance et prendre le temps de grandir. Les parents ne veulent que le bien des enfants et peuvent parfois faire des choses qu’ils croient bien pour eux.

Enfant, nous subissons cette peine pour pouvoir s’y opposer. Notre seule force, c’est de verser des larmes de tristesse. Pourtant, ce n’est pas normal d’avoir mal pour être belle. Comme si être belle était une obligation. Hélas, nous subissons la dictature des parents. Je n’oublierai jamais les cris de détresse de ma fille de 5 ans lorsque je l’ai amenée chez la tresseuse.

Source : Benbere

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