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Période 2022-2024 : les priorités des finances publiques

En termes d’allocations budgétaires, les ressources iront prioritairement au renforcement de la défense et de la sécurité, à l’organisation des élections générales, au renforcement du système judiciaire, à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger

Notre pays table sur une prévision de croissance réelle estimée à 5,3% en moyenne et un taux moyen de pression fiscale de l’ordre de 16,4% sur la période 2022-2024. Évaluées en 2024 à 2.717,6 milliards de Fcfa, les ressources budgétaires connaîtront une croissance moyenne de 9,5%. Les dépenses s’élèveraient en moyenne à 2.942,9 milliards de Fcfa sur la période 2022-2024, soit un rythme moyen de progression attendu à 5,8%.

Une communication écrite du ministre de l’Économie et des Finances, relative au document de Programmation budgétaire et économique pluriannuelle sur la période 2022-2024, l’a annoncé vendredi dernier en conseil des ministres.

Ces prévisions font suite à une année 2020 où la contraction, plus sévère qu’initialement projetée, a été de l’ordre de -2%, après un taux de croissance économique moyen élevé de +5,7% entre 2014 et 2019. Les projections pour 2021 tablent sur une croissance de l’ordre de 4% du Produit intérieur brut (PIB).

À cet égard, cette programmation budgétaire et économique triennale (2022- 2024), si elle venait à se concrétiser, confirmera la résilience de l’économie nationale face aux effets néfastes de la pandémie de Covid-19 et de la crise sécuritaire et sociopolitique qui secoue le pays depuis 2012. Elle prend en compte les priorités d’allocation du Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable (Credd 2019-2023) et les actions contenues dans le Programme d’action du gouvernement adopté par le Conseil national de Transition.

En la matière, la priorité sera accordée, en termes d’allocations budgétaires, au renforcement de la défense et de la sécurité, à l’organisation des élections générales, au renforcement du système judiciaire, à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, à la refonte du système éducatif, au maintien des efforts budgétaires en faveur de l’agriculture et de l’investissement, à la consolidation des acquis sociaux et au renforcement du capital humain, précise le communiqué. Cette manière programmatique de définir les priorités permet donc au gouvernement d’informer les députés sur l’évolution des finances publiques, sur les objectifs, les orientations et les contraintes de la politique budgétaire à moyen terme d’équilibre budgétaire et financier.

L’on sait déjà, à travers la communication écrite, que sur la période 2022-2024, la politique budgétaire sera soumise à des contraintes diverses et variées. Il s’agit, entre autres, de l’obligation de respecter les critères de convergence communautaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) et de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), de la mise en œuvre des engagements souscrits avec le Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre du Programme économique et financier et du service de la dette intérieure.

Rappelons que depuis le 1er janvier 2008, le Mali a basculé en mode budget-programme dans le but d’accroître le contrôle citoyen de l’action publique durant les dernières décennies pour exiger plus d’efficacité dans la conduite des politiques publiques. Il s’agit aussi de trouver un consensus au niveau international d’adopter une gestion publique axée sur les résultats et démontrer que l’Aide au développement contribue à améliorer les conditions de vie des citoyens.

Cette politique répond également à un engagement de l’Uemoa à rendre la gestion des finances publiques de ses États membres conforme aux standards internationaux. Cela conformément à la nécessité pour les États de démontrer au citoyen les bénéfices découlant de l’utilisation des fonds publics en vue d’accroître la transparence dans un contexte de contraintes budgétaires (faire plus avec moins de moyens).

Cheick M. TRAORÉ

Source: Essor
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