En cette période de fortes chaleurs, les habitants de plusieurs quartiers de Bamako se plaignent des délestages électriques récurrents. Ceux de Sabalibougou manquent surtout d’eau potable. Sabalibougou, en commune 5 de Bamako, est le quartier le plus peuplé de la commune 5 de Bamako; 120 000 âmes y vivent, selon le dernier récensement RAVEC. Depuis plusieurs semaines, avoir de l’eau dans ce quartier relève d’un parcours du combattant. En nombre insuffisant, les robinets du quartier n’émettent plus, à partir de 8 heures du matin, la moindre goutte d’eau. Lorsque l’eau revient au robinet vers 4 heures du matin, c’est pour repartir une heure plus tard. Les femmes, premières victimes de cette pénurie d’eau, ont manifesté leur colère le mercredi 6 avril 2016. De façon spontanée, elles ont formé une foule pour se rendre au domicile d’un responsable de l’URD. Celui-ci, bien que compatissant à leur douleur, leur fait savoir qu’étant membre d’un parti de l’opposition, il ne pouvait rien faire pour changer les choses. Cependant, il a promis de faire remonter l’information au sommet du parti pour que ce dernier saisisse qui de droit. En attendant, il a conseillé aux infortunées dames d’aller voir le premier responsable de commune, le maire. Les manifestantes se rendent alors à la mairie de la commune 5. Elles sont reçues par le 3ème adjoint du maire, M. Amadou Sanogo. Les quelques femmes que nous avons interrogées à l’issue de cette rencontre se disent remontées. Selon elles, la mairie leur a proposé d’aller s’approvisionner dans la cour de l’école publique du quartier. « Comment les femmes de ce vaste quartier pourraient-elles aller chercher de l’eau dans la cour de l’école ? », s’interrogent-elles.
La société de gestion de l’eau potable (SOMAGEP), pour calmer les femmes de Sabalibougou et des autres quartiers de la capitale, a lancé, le 7 avril 2016, un programme de distribution gratuite d’eau à travers des citernes. Cette distribution gratuite a calmé un peu les ardeurs même si les populations préfèrent voir l’eau couler au robinet 24 heures sur 24.
Abdoulaye Guindo
Source: proces-verbal