Si, au temps fort de la crise qui secoue notre pays, les populations de Kalaban-coro avaient salué les patrouilles intensives menées par les gendarmes de la Brigade territoriale de la localité, force est de reconnaître qu’aujourd’hui ce sentiment a bien changé à cause de la nature des interpellations. Car, les populations sont victimes d’un véritable racket.
Depuis l’éclatement de la crise politico-sécuritaire, les autorités militaires dans le cadre de la protection des personnes et des biens avaient entrepris des patrouilles d’envergure. Et ce, compte tenu de la situation particulière du pays et de la recrudescence du banditisme. Les populations avaient applaudi des deux mains cette mesure.
Mais, à ce jour les populations de Kalaban-Coro n’entendent plus les patrouilles de cette oreille car, depuis quelque temps, les hommes en uniforme ont fait de ces patrouilles un moyens de se remplir les poches sur le dos des paisibles citoyens et ce au vu et au su des autorités de Kalaban-coro. Ces gendarmes félons, sortent entre 19 heures et 20 heures du soir lourdement armés pour soit disant procéder au contrôle de routine. Ils interpellent les motocyclistes de retour du travail, intimidant certains avec leurs armes. Ensuite, ils contrôlent les différentes pièces de l’engin et du conducteur.
Les engins qui n’ont pas de vignette sont saisis mais dès que les propriétaires apportent la vignette après la saisie de leur engin, les patrouilleurs ont un seul argument « l’infraction est déjà consommée » et l’engin n’est remis qu’en contre partie du payement de 3000 francs CFA. La dernière opération en date c’était dans la nuit de jeudi au vendredi, une dizaine de gendarmes munis d’armes lourdes avec à leur tête un sergent-chef ont saisis une vingtaine de motos.
Le chef de poste a fait savoir aux propriétaires des engins en sa possession que munis de vignette ou pas que la remise est conditionnée au payement de 3 000 francs. Un propriétaire a demandé qu’on lui fasse un reçu et l’agent a répliqué: « on n’a pas de reçu et si tu ne paye pas, il faut disposer ». Face à cette situation de non droit, on a le droit de se poser la question suivante les patrouilles sont-elles organisées pour combattre le banditisme ou pour racketter les paisibles citoyens?
Car, comment comprendre que les populations soient rackettées pendant les premières heures de la nuit et qu’à partir de 22 heures les limiers disparaissent complément de la circulation, alors que le moment de prédilection des bandits c’est sans nul doute les heures tarives. Suite à ces comportements peu orthodoxes des hommes en uniformes, la population est agacée.
Elle est décidée à ne plus se laisser faire, alors la balle est désormais dans le camp du Commandant de la brigade territoriale de Kalaban-Coro d’inviter ses éléments à la retenue pour éviter un affrontement éventuel entre la population et les gendarmes. Que Dieu sauve le Mali !
Boubacar PAITAHO