«La caution pour les candidats à l’élection présidentielle s’élève, désormais, à 35 millions de FCFA contre 10 précédemment. De même, pour le parrainage de leurs candidatures, les postulants doivent avoir la signature de 10 députés et de 5 conseillers nationaux ». C’est du moins la principale information issue des travaux du Comité de pilotage du Projet d’appui au processus électoral du Mali (PAPEM), tenus le vendredi dernier dans la salle de Conférence du ministère de l’Administration territoriale.
Placée sous l’égide du ministre de l’Administration territoriale, Abdoulaye Idrissa MAÏGA, la rencontre s’est déroulée en présence de la Représentante résidente du PNUD au Mali, Mbaranga GASARABWE; du président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) Mahamadou DIAMOUTANI ; du Délégué général aux élections (DGE), le général Siaka SANGARE ; du directeur de la Division électorale de la MINUSMA, Kacou ASSOUKPE, du représentant de la CEDEAO au Mali, Boncana Ibrahim MAÏGA, des ambassadeurs et plusieurs PTF, ainsi que des membres du cabinet et directeurs centraux, etc.
Etat des lieux
Faisant l’état des lieux du processus électoral au Mali, le directeur général de l’Administration du territoire, Amadou Billy SOUSSOKO, a indiqué que malgré le report des élections du 25 octobre 2015, le département a continué à préparer techniquement les élections communales et régionales. Ainsi le 9 février 2016, il été convenu de découpler les élections communales et régionales.
Aussi, a-t-il rappelé, le 12 avril 2016, il été décidé de programmer les élections communales pour le 25 septembre prochain.
A la fin de l’année, il est prévu la consultation référendaire et le 1er trimestre 2017 pour les élections régionales et locales (cercles).
De même, au cours de l’année 2018, il est attendu des élections générales.
Par ailleurs, a-t-il souligné, la révision des listes électorale ainsi que les activités de pérennisation du RAVEC se sont poursuivies en 2016, malgré le report.
De ses résultats, il ressort que le Mali compte aujourd’hui 7 249 350 électeurs à l’intérieur du pays, et 21 737 bureaux de vote. Pour la personnalisation de des cartes NINA, il a été dénombré 36 174 nouveaux majeurs et 373 587 nouveaux nés, et 2 494 nouveaux cas d’enrôlement à la fin du mois de mai 2016.
Le coût cher des élections partielles
Selon M SOUSSOKO, en 2015, les 3 élections partielles ont coûté 1 milliard de FCFA à l’Etat. Il a été reconnu, dans le cadre de la révision de la loi électorale, une suppléance pour les députés à l’Assemblée nationale. Car, le ministère de l’Administration territoriale, est conscient que l’organisation des élections partielles, dont elle a eu trop souvent recours ces derniers temps, coûtent cher à l’Etat.
« En 2015, nous avons eu une élection législative partielle en Commune V du District de Bamako, d’Ansongo et de Barouéli qui ont coûté (ensemble) près de 1 milliards de F CFA à l’Etat. Des dépenses de luxe pour un pays qui traverse une période de crise et des conditions économiques très pénibles », a-t-il noté. Une autre innovation majeure de la loi, soulignée par le directeur national de l’Administration du territoire, est l’anticipation du vote des militaires. «Désormais, les militaires ont la possibilité de voter avant le jour du scrutin, ce qui les permettra de mieux sécuriser le scrutin », a-t-il indiqué.
La fixation de la caution à l’élection présidentielle à 35 millions FCFA contre 10 précédemment, à son avis, permettra de crédibiliser les candidatures. Il en est de même pour les conditions de parrainage à l’élection présidentielle qui sont fixées à 15 députés et 5 conseillers nationaux. Et la répartition des sièges de la CENI se fera en fonction du poids politique des partis.
En tout cas, selon M SOUSSOKO, techniquement, ils sont prêts pour la tenue de l’élection du 25 septembre.
Le PNUD demande 12 millions de dollars Selon ses représentants, le budget aujourd’hui disponible au niveau du PNUD pour l’appui du processus électoral en 2016 est de 8 millions de dollars. Pour accompagner le ministère pour les élections communales du 25 septembre (il faut 4,500 millions) et la consultation référendaire (7,500 millions) le PNUD dit avoir besoins de 12 millions de dollars.
Selon Mme Mbaranga GASARABWE, la présente rencontre se tient dans un contexte national particulièrement dominé par des débats politiques autour du calendrier électoral 2016-2018, la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation avec en toile de fond, la mise en place des autorités intérimaires, le retour de l’administration au Nord du Mali et la lutte contre l’insécurité.
De même, a-t-elle dit, la modernisation de l’Etat ainsi amorcée place le Mali parmi les pays soucieux de doter leurs populations respectives d’un outil indispensable de développement durable à travers les données fiables. En outre, les acteurs socio-politiques du pays pourront s’accorder, selon elle, en toute transparence et de manière consensuelle sur le fichier biométrique issu, à la fois du Centre national de traitement des données de l’état civil, et de la Délégation générale aux élections.
Les partenaires invitent le Mali à clarifier son calendrier électoral
Le PAPEM, a rappelé Mme Mbaranga GASARABWE, traduit la volonté des pays contributeurs au panier commun du Processus électoral et au Mali, à appuyer notre pays, financièrement et techniquement, le processus électoral en vue de contribuer à l’enracinement de l’état de droit, à la démocratie pluraliste et la stabilité politique au Mali.
Avant de terminer, elle a invité le département à clarifier le calendrier électoral pour les 24 mois à venir.
Pour apurer davantage le département en charge des questions électorales, le PAPEM a fait don de panneaux solaires et de matériels informatiques pour les Centre d’Etat-civil des 285 Arrondissements du Mali ; de plus de 1 000 carnets d’entretien pour les motos des agents de collecte des données des nouveaux enrôlés pour l’état-civil.
De son côté, le ministre Abdoulaye Idrissa MAÏGA a indiqué que l’engagement de son département reste l’organisation d’élections crédibles et inclusives dans un climat apaisé. Pour cela, le département se donne l’obligation de faire en sorte que la confiance se rétablisse entre tous les acteurs.
«Nous employons dans ce sens à travers la relecture de la loi électorale, de manière à l’ajuster à certaines dispositions de la loi électorale. De manière aussi à l’arrimer à la loi relative à la Promotion du genre de manière à ce que les listes à la prochaine élection face la promotion du genre», a précisé le ministre MAÏGA.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source: info-matin