Le Premier ministre, Chef du Gouvernement, Dr Boubou Cissé, a présidé, ce mardi matin , la cérémonie d’ouverture de la journée du partenariat scientifique entre le Mali et l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), placée sous le thème « L’IRD, la trajectoire d’un partenariat scientifique au Mali »
La cérémonie s’est déroulée en présence des ministres en charge de la Santé et des Affaires sociales, M.Michel Sidibe, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mahamadou Famanta, de l’ambassadeur de France au Mali, SEM Joël Meyer, du directeur général de l’IRD, et de nombreuses personnalités maliennes et françaises.
Nous partageons avec vous l’allocution du Premier ministre, Chef du Gouvernement lors de cette cérémonie.
▪ Monsieur le Ministre de la Santé et des Affaires sociales ;
▪ Monsieur le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique ;
▪ Excellence Monsieur l’Ambassadeur de France au Mali ;
▪ Monsieur le Président Directeur General de l’IRD ;
▪ Madame KEITA Djénéba, Maire-Adjointe de la ville de Montreuil en charge du développement économique, Vice-présidente EST-Ensemble ESS ;
▪ Madame DJIRE Mariam DIALLO, Maire de la commune III du District de Bamako.
C’est avec un réel plaisir que je préside la cérémonie d’ouverture de la journée consacrée au partenariat scientifique entre le Mali et l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), ceci, dans le cadre de la célébration de ses 75 ans d’existence.
Plaisir et satisfaction d’être parmi vous, tout d’abord car, scientifique de formation, j’ai toujours attaché une grande importance à la recherche pour comprendre le monde dans lequel nous vivons. J’y reviendrais !
J’ajoute que mon plaisir d’être ici est redoublé par le fait qu’il s’agit d’échanger, de partager des idées sur les collaborations scientifiques de nos instituts maliens dont l’un d’eux est piloté par le Professeur Jean Paul MOATTI qui a dirigé en son temps mon doctorat d’économie à l’Université de Marseille. Ce sont donc pour moi des retrouvailles émouvantes. Le contexte est certes bien différent mais la joie de côtoyer à nouveau le Pr MOATTI est intacte.
Si l’IRD est officiellement reconnu au Mali depuis 1984, date de l’accord de siège qui nous lie, alors sous le nom de l’ORSTOM, ses chercheurs sont présents au Mali depuis le milieu des années 50.
Une présence donc ancienne qui a occasionné des compagnonnages scientifiques sur la durée, que nous appelons collaborations, coopérations ou, aujourd’hui, partenariats. Il me semble que l’atout de l’IRD est de pouvoir associer la recherche et la formation : j’en suis un exemple vivant. Une formation « à la recherche par la recherche » exigeante !
Tout ceci a été rendu possible par la présence au long cours de ses chercheurs et la permanence de sa représentation à Bamako par-delà les aléas de la situation.
Cela est extrêmement important dans ce monde et dans notre pays, le Mali, confronté à des défis majeurs.
J’en verrai deux pour lesquels précisément l’apport de la recherche est indispensable
Le premier est de comprendre le monde dans lequel nous vivons, mesurer ses évolutions, saisir ses dynamiques.
Avec la diffusion d’informations en temps réel, les réactions immédiates sur les réseaux sociaux, on voit bien que se propagent des informations erronées qui relèvent surtout de l’avis ou du point de vue.
Le danger est que ces informations soient présentées comme des vérités absolues ou des preuves. La seule alternative à cette situation, c’est la production de données robustes, par les chercheurs.
Cela demande parfois du temps (mais pas toujours), des moyens, mais je reste convaincu que l’investissement est éminemment rentable : l’économiste que je suis dirait que cela est coût/efficace. Il faut parfois accepter de « perdre du temps » pour en gagner. Le décideur a tout intérêt à écouter les chercheurs. A charge pour eux de produire des analyses qui soient accessibles et interprétables par le responsable politique.
Sachez qu’en ce qui me concerne, je serai toujours attentif à la voix des chercheurs.
Ce d’autant plus que la situation que vit notre pays nécessite de comprendre ce qui se passe, que ce soient les dynamiques qui expliquent la situation actuelle ou les enjeux nous permettant de sortir de la crise que nous vivons.
Il ne s’agit pas de trop demander à la recherche, de penser qu’elle a la solution à tous les défis auxquels nous sommes confrontés : par contre je suis certain, à l’inverse, que sans la sollicitation de l’expertise scientifique notre compréhension des situations s’en trouverait réduite.
Le second défi auquel nous sommes confrontés et pour lequel, à son niveau, l’IRD est et doit continuer à être présent, est celui de la formation de nos jeunes. Notre pays a une population très jeune qui a besoin d’être formée.
Certes toute la jeunesse n’est pas destinée à faire des études supérieures, mais celles et ceux qui choisissent cette voie doivent être accompagnés, encouragés dans ce sens.
C’est la raison pour laquelle je souhaite que l’IRD continue à appuyer nos étudiants et nos formations.
Je sais que c’est d’ores et déjà le cas (par des bourses de thèse, pas l’appui à des formations en master) et je souhaite que cela continue, s’amplifie, au même titre que l’effort fourni par l’Ambassade de France dans le domaine de la formation, et que je salue ici.
Le Mali est confronté à des défis, le gouvernement que je dirige sait que sa mission sera d’autant plus aisée à remplir qu’il pourra s’appuyer sur la collaboration de l’ensemble de ses partenaires. Dans le domaine scientifique l’IRD est le premier d’entre eux et je souhaite qu’il continue à l’être.
Aussi cette journée est importante car elle permettra à la fois de parler de nos collaborations passées et nous projette dans le futur de ce que pourrait être une science au service d’un développement durable, inclusif.
C’est pourquoi, sans plus tarder, je déclare ouverte cette journée dédiée à la trajectoire du partenariat scientifique de l’IRD au Mali.
Source : Primature du Mali