Au gré des événements, ou quelques fois, selon une programmation établie bien longtemps à l’avance, nos chers petits viennent au-devant de l’actualité. Les conditions peu enviables faites à certaines catégories d’enfants sont alors largement commentées.
Les brimades et persécutions que d’autres subissent dans un environnement économique qui se durcit et par contrecoup distend les liens sociaux, sont aussi évoquées. Face à la conjoncture, nombre de fidèles en arrivent à s’écarter des recommandations prescrites suivant les préceptes de la foi musulmane. Quand le nanti envisage de prendre des libertés avec ces prescriptions en prévision de jours moins brillants, le fidèle démuni est tenté de se laisser aller, manquant à ses devoirs, s’abstenant d’en exiger de sa progéniture, pour lui ignorer ses droits.
Les oulémas rapportent ainsi que «le père et la mère doivent être justes envers les enfants pour que ceux-ci leur soient dévoués.» Il est fait référence en cela à un récit selon lequel une femme, cherchant à promouvoir les affaires d’un de ses enfants, parvint à convaincre son époux de faire une certaine donation en faveur du jeune homme. Pour conférer à l’acte un caractère incontestable, elle suggéra à son mari l’idée de prendre le Messager (PSL) à témoin. «Ce fils que vous avez l’intention de gratifier ainsi a-t-il des frères ?» lui demanda le Guide de l’islam. Ayant répondu par l’affirmative à cette question, l’homme dut cependant reconnaître qu’il n’entrait pas dans ses intentions d’assister tous ses enfants de la même manière. «Ce que vous faites n’est pas juste», répliquera le Messager. «Ne me demandez pas de porter témoignage sur une injustice», dit-il. «Tu as des devoirs envers tes enfants. Tu dois te montrer juste entre eux et de leur part, ils ont un devoir envers toi, qui est de t’être pieux».
Selon les exégètes, divers récits rejoignent ainsi les dires du Messager prescrivant aux fidèles cette ligne essentielle dans la vie, et qui commence déjà au foyer. «Craignez le Tout-Puissant et soyez justes envers vos enfants», soulignent-ils. Autant les prescriptions font état des obligations des parents face à leur descendance en reconnaissant leurs droits, autant les théologiens évoquent les devoirs qui incombent aux enfants suivant les révélations divines. « Nous avons recommandé à l’homme la bonté envers son père et sa mère » est-il dit. (46:15)
Indiquant à ce sujet que «quiconque a désobéi à son père et à sa mère ne se réjouira pas de son fils», les oulémas rapportent l’histoire d’un négociant qui s’était plaint un jour à l’autorité de sévices que lui avait fait subir son fils. Glorifiant le Créateur à l’énoncé de ce forfait, le Calife demanda au plaignant : «As-tu appris à ton fils la bonne conduite et la science ?» Non, répondit celui-ci. «Lui as-tu appris le Coran ?» reprit le théologien. Pour avoir manqué à ses devoirs vis-à-vis de son enfant, l’érudit signifia au plaignant qu’il ne devait s’en prendre qu’à lui-même et assumer les retombées de son inconséquence. Les sages rappellent à ce sujet que «Dieu couvre de sa miséricorde un père qui a soutenu son fils dans les œuvres de piété».
Abdoul K. CISSÉ
Source: Essor