Si l’on en croit le “Journal of Experimental Medicine”, une sacrée avancée vient d’être réalisée dans les travaux des chercheurs contre le paludisme. PAR MARIE ROYER
Des chercheurs de l’Institut Pasteur, du Centre national de recherche scientifique (CNRS) et de l’Inserm auraient réussi à mettre au point un vaccin contre le paludisme, également appelé malaria. L’information est donnée par le Journal of Experimental Medicine. Quel est le scénario qui se met en place ?
En temps normal, l’organisme d’un patient ayant déjà contracté la maladie dans le passé ne développera pas de réponse immunitaire protectrice s’il est de nouveau contaminé. Pour parer à cette insuffisance, les scientifiques ont modifié génétiquement le plasmodium, le parasite responsable du paludisme. Cela vise à permettre de débloquer le système immunitaire du malade et, donc, à le mettre en situation de construire une protection durable. Cela dit, pour l’instant, le vaccin n’a pas encore été testé sur des êtres humains. Par contre, les résultats obtenus sur des souris sont encourageants. En effet, après avoir été vaccinés, les rongeurs ont développé une réponse immunitaire leur permettant d’être protégés, et ce même contre des formes parmi les plus agressives de la maladie pendant plus d’un an.
Maladie parasitaire la plus menaçante du monde…
D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la malaria a touché près de 214 millions de personnes en 2015 et fait 438 000 morts, essentiellement des femmes enceintes et des enfants. L’OMS a désigné cette affection comme la maladie parasitaire la plus menaçante à travers le monde. C’est en Afrique subsaharienne que l’on compte le plus de cas. En 2015, l’OMS a recensé 88 % des cas de paludisme et 90 % des décès dus à l’épidémie dans cette région.
… malgré de sensibles progrès dans les statistiques
Depuis 2000, les taux de mortalité par paludisme ont baissé de 66 %, toutes tranches d’âge confondues, et de 71 % chez les enfants de moins de cinq ans, d’après l’Alliance des dirigeants africains contre le paludisme (ALMA). La lutte contre l’épidémie est devenue le fer-de-lance des chefs d’États et des gouvernements africains. Lors du sommet de l’Union africaine, tous se sont accordés à définir un objectif d’éradication totale de la maladie dans tous les pays du continent d’ici 2030. Les dirigeants visent une baisse des taux de mortalité par paludismede 40 % d’ici 2020 et de 75 % d’ici 2025. Les avancées de la recherche sur le sujet devraient donc permettre d’accélérer le processus enclenché.
Source: Afrique.lepoint