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Pakistan 29 morts dans une attaque talibane, la plus meurtrière contre une base militaire

Un commando taliban a attaqué vendredi une base de l’armée de l’air dans le nord-ouest du Pakistan, tuant au moins 29 personnes avant de périr, l’attaque rebelle la plus meurtrière dans le pays depuis le massacre dans une école de Peshawar en décembre dernier.

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Cet assaut, également l’attaque rebelle la plus meurtrière jamais menée contre une base militaire pakistanaise, a été revendiqué par le Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), principal groupe rebelle islamiste du pays et déjà auteur du carnage de Peshawar.

Le TTP a expliqué que ses 14 “combattants kamikazes” avaient visé l’armée de l’air car elle est en première ligne de la vaste offensive menée depuis l’an dernier par l’armée contre le groupe rebelle, dont le nombre d’attaques a depuis largement diminué.

Selon l’armée, les 14 assaillants, équipés de grenades, de bombes et de munitions et vêtus d’uniformes paramilitaires pour rendre leur traque plus difficile, ont attaqué aux aurores la base militaire de Badaber, proche de Peshawar, carrefour en lisière de l’Afghanistan.

L’attaque s’est achevée dans la matinée après quatre heures de combats avec la mort de tous les assaillants, a indiqué le porte-parole de l’armée, le général Asim Bajwa. En face, “au moins 29 personnes ont été tuées”, 26 soldats et trois civils, et “29, blessées”, a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse tenue en fin d’après-midi à Peshawar.

Avant de mourir, certains insurgés sont selon lui parvenus jusqu’à une mosquée située à l’intérieur de la base, où ils ont tué 16 soldats de l’armée de l’air qui se préparaient à faire leur prière matinale, puis sept autres dans un baraquement adjacent.

Un officier de l’armée et deux soldats ont aussi été tués dans des échanges de tirs, a-t-il précisé. Ce bilan donné de source militaire ne pouvait être confirmé de manière indépendante.

Selon le général Bajwa, l’étude des communications passées par les assaillants a montré que “l’attaque a été préparée, contrôlée et exécutée depuis l’Afghanistan”, où les talibans pakistanais chassés par les récentes offensive de l’armée ont trouvé refuge.

L’attaque rebelle la plus meurtrière contre une base militaire pakistanaise remontait jusque là à 2009, lorsqu’un commando taliban avait tué 22 personnes lors du long siège du quartier général de l’armée à Rawalpindi, près de la capitale Islamabad.

Un haut responsable de l’armée de l’air pakistanaise a par ailleurs confirmé que la base attaquée servait uniquement à héberger des militaires. “Aucun appareil de l’armée de l’air, aucun avion de combat n’est déployé sur cette base”.

“L’attaque a débuté tôt ce matin avec des tirs de grenades et d’armes automatiques”, a déclaré à l’AFP Kifayatullah, un témoin qui tient un commerce à proximité de cette base militaire.

“Les explosions et les tirs étaient assourdissants. C’était terrifiant!”, a renchéri Sabitullah khan, un journalier dont la maison jouxte la base de Badaber.

– Souvenirs amers à Peshawar –

En décembre dernier, le TTP, en guerre contre le gouvernement central d’Islamabad depuis 2007, avait perpétré l’attentat le plus meurtrier de l’histoire moderne du Pakistan lorsqu’un de ses commandos s’était infiltré dans l’école publique de l’Armée (APS) à Peshawar pour abattre froidement plus de 150 personnes dont une majorité d’enfants.

Depuis, les attaques rebelles ont été plus rares, visant surtout militaires et les minorités, notamment les musulmans chiites.

En réaction, l’armée pakistanaise a intensifié son offensive contre les fiefs jihadistes dans le nord-ouest du pays, en particulier dans les zones tribales de Khyber et du Waziristan du Nord, secteur qui a servi de QG au TTP, au réseau taliban afghan Haqqani et à Al-Qaïdaau cours de la dernière décennie.

Cette semaine, l’aviation pakistanaise a ainsi bombardé la vallée de Shawal, un secteur reculé du Waziristan du Nord et couvert d’une forêt dense permettant aux insurgés de s’y cacher.

Après l’attaque contre l’école de Peshawar, le Pakistan avait également repris les exécutions de condamnés à mort et créé des tribunaux antiterroristes controversés autorisant l’armée à juger des civils à huis clos.

Depuis, le Pakistan a pendu plus de 200 condamnés à mort dont certains n’ont toutefois aucun lien avec des attentats ou les talibans locaux, dénoncent des organisations de défense de droits de l’Homme qui appellent Islamabad à réinstaurer un moratoire sur la peine capitale.

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