L’opéra-ballet « Mawula » est la première représentation de la mise en scène de l’oeuvre de Fodé Moussa Sidibé. L’œuvre de 90 minutes a été présentée lundi soir dans la salle Bazoumana Sissoko du Palais de la culture. Le ministre de la Culture, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, des responsables du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, et plusieurs invités de marque ont assisté à la représentation artistique.
La soirée était organisée par l’Université de Bamako en partenariat avec le Palais de la culture et coparrainée par le ministère de la Culture et celui de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
Une cinquantaine d’acteurs, dont deux encadreurs, Lamissa Traoré metteur en scène et l’auteur Fodé Moussa Sidibé, jouent dans « Mawula ». Le spectacle a nécessité deux mois de travail intense. « Mawula » est l’incarnation de l’éternité. C’est le signal de la réconciliation nationale. Elle prône la paix tout en demandant la justice pour restaurer le pardon. Son histoire est la plus glorieuse jamais transmise de bouche à oreille, de génération en génération. Le territoire de Mawula dépasse les frontières des terres sablonneuses du désert pour imposer la culture du bonheur, de la paix et de la quiétude. Il est la lisière des forêts verdoyantes en passant par les monts escarpés et les fleuves nourriciers. La légende de Mawula continue avec sa progéniture qui va suivre le chemin de son père en garantissant la pérennité d’une vision faite de bonheur, de paix et de quiétude menant au dialogue et au pardon.
L’opéra est un art total qui réunit musique, chant, théâtre, arts plastiques et parfois danse. Dans chaque œuvre, toutes les composantes de l’opéra combinent leur expressivité et leur beauté. Cette alchimie complexe fait de chaque représentation un spectacle extraordinaire, monopolisant la vue, l’ouïe, l’imagination et la sensibilité du public, où toutes les passions humaines sont en jeu.
Cette production artistique mêle simultanément sur scène plusieurs disciplines artistiques. Celle de Fodé Moussa Sidibé traite de la crise malienne en dénonçant les exactions commises par les groupes djihadistes durant la période d’occupation du nord du pays. Selon l’auteur, le Dr Fodé Moussa Sidibé, « l’idée est partie de la situation à laquelle est confronté notre pays ».
« Nous devons participer à la réalisation d’une nation de paix et de cohésion nationale. Notre pays a connu l’une des pages, sinon la page la plus sombre de son histoire. Après cinquante ans de stabilité, de paix et d’unité, le Mali, bascule dans la violence et dans l’intolérance. Une horde de barbares sans foi ni loi s’abat sur le pays. Le chaos s’installe donc dans tout le pays et la désolation se lit sur tous les visages. Les Maliens ne comprennent pas alors ce qui leur arrive. La situation était délicate et le tableau était très sombre », poursuit l’auteur.
Cet opéra-ballet vient donc consacrer la renaissance culturelle du Mali. Il retrace, artistiquement, les temps forts de la crise que les Maliens ont vécue, jusqu’à l’élection d’un nouveau président démocratiquement élu. L’œuvre célèbre l’espoir et la paix retrouvés, la réconciliation des communautés, l’unité, la cohésion sociale, la diversité culturelle.
L’auteur rend un vibrant hommage à l’écrivain et historien Youssouf Tata Cissé récemment décédé, qui avait soutenu l’esquisse de cet opéra-ballet. Fodé Moussa Sidibé souhaite que le spectacle tourne dans les capitales régionales afin de partager et nourrir l’esprit de pardon et de réconciliation nationale.
A. SOW
source : essor