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Paix et réconciliation au Mali : Agitation au sein de la Coordination des Mouvements et Forces Patriotiques de Résistance

La réunification des principaux Mouvements du Nord, était au cœur d’une rencontre  en ce début d’année à l’hôtel Olympe de Bamako. Ganda Izo, Ganda Lassalizo, Gandakoye, Bouctou et F.L.N (Front de libération national), tous membres fondateurs de la Coordination des Mouvements et Forces Patriotiques de Résistance (CMFPR), portée sur les fonts baptismaux en  2013 dans la capitale du Burkina Faso, ont décidé de remettre les pendules à l’heure en  jetant  les bases de  la réunifier de  la Cmfpr. Les débats ont été plus que jamais houleux à propos de la faible représentativité de la CMFPR au sein du Comité de Suivi des Accords et le comportement adopté par Me Harouna Touré. Les uns crient à son exclusion ; les autres à la réconciliation.

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La CMFPR est en train de mettre de l’ordre dans ses rangs. On le sait, depuis le début de la crise, les différents mouvements du nord  ne vivaient pas en bonne intelligence. On se sentait comme dans une tour de Babel où les gens sont confrontés à une pelle de difficultés pour s’entendre.

Le 3 janvier dernier à l’Hôtel Olympe de Bamako situé sur les hauteurs de Daoudabougou (quartier de la Commune V), lors d’une rencontre dite de la réunification, les leaders des Mouvements du nord ont affiché leur volonté d’aller dans les jours à venir vers une réconciliation des cœurs et des esprits, au sortir de  la douloureuse crise sociopolitique qui, a secoué de plein fouet le Mali en général et les régions du nord en particulier.

 

Cette rencontre de bon augure qui se propose de réunifier les différents Mouvements du nord, s’est déroulée sous la houlette de Mahamane Alassane Maïga, président de la Coordination des Mouvements et Forces Patriotiques de Résistance(CMFPR3). Il avait à ses côtés le modérateur M. Modibo Sidibé, ancien ambassadeur et  plusieurs autres responsables des groupes armés parmi lesquels Mohamed Attaher Maïga, président GandaLasalizo ; Mohamed A. Sidibé, président de Gada Izo ; Me Abouba Aly Maïga et le 1er vice président de la CMFPR3.

 

Plusieurs personnalités originaires du nord ont également répondu à l’invitation de la CMFPR, notamment le président de la Commode Pr Aly Nouhoum Diallo, ancien président de l’Assemblée Nationale, Pr Hounouss H. Dicko, président du parti R.D.S et   Soumeylou Boubèye Maïga, ancien Ministre.

Faut-il souligner que les organisateurs sont eu du pain sur la planche avant de débuter ladite rencontre de réunification. Des difficultés qui ’étaient en grande partie liées à l’ordre du jour (conférence de presse ou réunion de réunification) et à la déclaration préliminaire des organisateurs par rapport à leur faible représentativité au sein du Comité de suivi de l’Accord (CSA).

Plus de peur que de mal, car les uns et les autres vont  finalement  accorder leurs violons tout en s’inscrivant dans la même direction pour le vœu tant caressé : le processus de réunification.

faible représentativité

La faible représentativité des sédentaires du nord au Comité de Suivi des Accords a  fait l’objet de dissensions au sein de la  CMFPR. En effet, la déclaration rendue publique par la CMFPR ne fait aucun cadeau à Me Harouna Touré. Les membres de la CMFPR ont désavoué de fond en comble le comportement de leur ex- compagnon qu’ils accusent de tout mettre en œuvre « pour sortir les 11 Mouvements fondateurs de la CMFPR du processus de mise en œuvre de l’accord ».

Dans la déclaration, il est spécifié qu’au «plan de la représentativité des communautés au niveau du CSA sur 20 personnes jusqu’alors proposées, la communauté sédentaire n’est représentée que par 2 personnes soit 1% ». Selon le même document, les deux personnes ont été désignées de façon solitaire sans aucune consultation préalable. Comme pris dans un excès de colère noire, la déclaration sanctionne Me Harouna Touré qui ne représente plus que sa propre personne  au sein du CSA.

Suite à la lecture de la déclaration  d’exclusion de Me Harouna, ils  sont nombreux les participants qui  se sont succédé au crachoir pour fustiger une telle décision qui n’a rien de constructif ni  de positif et qui contredit d’ailleurs la volonté de réunification.

Pour Mme Fatoumata Maïga de Gao : « Nous sommes là, dans le cadre de la réconciliation. Nous ne sommes pas ici pour l’exclusion de qui que ce soit, mais tout simplement pour une application noble de l’accord. On a honte à Bamako l’orsqu’on apprend que les sédentaires ne   n’arrivent pas à s’entendre. Nous, femmes, sommes choquées par cette déclaration. Il ne  faut plus citer le nom de personne. Notre souhait est de vous voir ensemble», a-t-elle déploré sous les ovations de l’assistance.

Le Mouvement des jeunes patrouilleurs de Gao, à travers  leur représentant Mahamoudou Cissé, lui aussi, a prêché pour sa paroisse : « Aujourd’hui, il est plus que nécessaire que l’ensemble des Mouvements armés puissent se donner la main transcender leurs différends. Nous devons aller vers l’essentiel qui n’est autre chose que de défendre les intérêts  des populations du Nord. C’est ce qui constitue l’essentiel pour nous les jeunes et les femmes de Gao » a-t-il renchéri.

Par ailleurs, il  a demandé solennellement leur implication dans les comités de suivi des accords.

Quant au Pr Younouss H. Dicko, lui, a estimé que la rencontre se veut en tout cas un pas important vers une réunification définitive.

De son côté, le Pr Aly Nouhoum Diallo, président de la Comode  s’est exprimé ainsi :  « Nous affirmons ici que nous sommes toujours avec ceux qui se battent pour conserver le Mali uni, laïc et pour que le drapeau malien flotte sur toute l’étendue du territoire. Car, nous savons pertinemment que sans unité nous ne pourrons rien faire et désuni, nous ne  pourrons que perdre », a-t-il conseillé.

L’ancien Ministre Soumeylou  Boubéye Maïga,  de son côté, propose de ne pas considérer cette rencontre  comme une conférence de presse, mais plutôt  une rencontre pour la réunification.  Avant d’inviter  la CMFPR de revoir sa déclaration.

Un adage nous enseigne que le ‘’ linge sale se lave en  famille’’. C’est dire qu’il ne faut jamais exposer sur la place publique  des problèmes internes qu’on aurait pu résoudre dans la grande discrétion. C’est l’un des piliers qui fait la force de notre société. En s’inspirant de cela que les leaders de la CMFPR gagneraient mieux et  pourraient mieux  répondre aux aspirations des communautés dont elle est issue.

Sekou THERA

Source: Le Debat

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