Initialement annoncée pour mardi, la libération des 23 éléments des mouvements rebelles faits prisonniers sur le théâtre des opérations militaires au Nord, est finalement intervenue hier. Ils ont été ont été officiellement remis à la Minusma au cours d’une cérémonie qui s’est déroulée en début d’après-midi à l’hôtel Kempinsky El Farouk.
L’événement auquel assistaient des représentants de la Cedeao, du médiateur burkinabè, des membres du Comité de suivi de l’Accord de Ouagadougou et de la « société civile » de Kidal, était présidé par le représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies Albert Koenders. Celui-ci s’est félicité de la décision du gouvernement (voir communiqué ci-dessous). Le ministre de la Réconciliation nationale et du Développement des régions du Nord, Cheick Oumar Diarrah, principal artisan de cette opération, a assisté à la remise des prisonniers à la Minusma.
Devant toutes ces personnalités, le ministre de la Justice Mohamed Aly Bathily a officiellement signé la décision de libération des 23 prisonniers (dont deux n’étant pas encore présentés à une juge) qui étaient également présents dans la salle.
Le ministre de la Justice a tenu à préciser que cette vague de libération concerne des personnes arrêtées sur le théâtre des opérations au Nord de notre pays. Il n’a toutefois pas précisé la nature du chef d’inculpation des 21 personnes libérées. Le ministre Bathily a indiqué qu’ils sont libérés « en application de l’Accord préliminaire de Ouagadougou » qui a permis la tenue de l’élection présidentielle sur toute l’étendue du territoire national.
Mohamed Ag Intallah qui s’est réclamé de « la société civile » de Kidal a pour sa part remercié le gouvernement et la communauté internationale pour cette décision. « Tout le monde sait que la décision prise participe à la réconciliation. Nous sommes tous des Maliens et tout ce qui peut retarder la paix est une perte pour le Mali », a-t-il dit précisant que « c’est un grand pas, un pas important ».
Par ailleurs, il a aussi demandé au ministre de la Justice de libérer les autres prisonniers encore sous les barreaux. Sur la question, le ministre a indiqué que la justice poursuit son travail d’enquêtes et que les autorités accordent une attention particulière aux différents cas.
Le patron de la Minusma qui n’a pas caché son espoir de voir les négociations redémarrer, a félicité et encouragé les différentes parties à poser des gestes du genre pour « renforcer la confiance » et « créer un climat propice au dialogue et à la réconciliation ».
En libérant les membres des mouvements armés, les autorités viennent de transmettre un message fort de volonté à aller vers la paix et la réconciliation nationale. La paix n’ayant pas de prix, ce geste est une source d’apaisement après la décision des groupes armés de se retirer de l’Accord préliminaire de Ouagadougou signé le 18 juin dernier.
Il faut dire que la libération de ces prisonniers des mouvements armés sévissant dans la partie septentrionale de notre pays depuis deux ans était prévue de longue date, précisément au moment des négociations entre les belligérants à Ouagadougou. Une liste de 140 noms avait été à l’époque, fournie par les mouvements rebelles, notamment le Mnla dont est issue la majorité des détenus.
A. M. CISSE
Source: l’Essor