Le concept de l’engagement citoyen et particulièrement du suivi communautaire des travaux, instauré par la Banque mondiale au niveau du Projet d’amélioration de l’accessibilité rurale (PAAR), est une approche participative du développement local qui impacte positivement la qualité des travaux.
Il favorise l’entretien des infrastructures réalisées, leur pérennisation par les bénéficiaires et améliore les résultats atteints par le projet. Le principe étant que la durée de vie d’une œuvre communautaire non concertée est très limitée dans le temps du fait des problèmes liés à son appropriation et à sa pérennisation par les bénéficiaires.
Un suivi qui implique directement les bénéficiaires à toutes les étapes du processus de conception et de mise en œuvre du projet améliore nettement les résultats dudit projet et permet la satisfaction des communautés (identification et choix du besoin, participation active à la réalisation des activités, implication dans le suivi de proximité, appropriation de l’œuvre pour sa pérennisation).
Le suivi communautaire des activités du projet PAAR implique les organisations locales au niveau communal et régional. Le comité de contrôle citoyen de l’action publique (CCAP) est une organisation de la société civile basée au niveau régional (Koulikoro et Sikasso) et les points focaux du projet sont choisis par les communes partenaires en raison d’un point focal par commune. Il existe de nos jours 41 points focaux et 02 organisations de CCAP qui travaillent ensemble avec l’appui et l’assistance du projet pour assurer le suivi communautaire des activités du PAAR dans ses deux régions d’intervention : Koulikoro et Sikasso.
Le comité régional du contrôle citoyen de l’action publique CR/CCAP a été mis en place en août 2016 par les organisations de la société civile de Sikasso (groupements, associations, ONGs de la société civile). Il a été motivé par le constat de la réduction de l’impact des financements sur la qualité de vie des populations. Ses actions de contrôle permettent à la population d’intégrer et de participer au processus de développement. Il permet de renforcer la participation des bénéficiaires et promouvoir une interaction entre les communautés et les autorités locales afin d’accroître la transparence et la responsabilisation.
Il vise également à accroitre l’efficacité, l’efficience et la transparence de la dépense publique, à alerter toutes les parties prenantes et à effectuer des questionnements de la société sur la gestion publique. Les points focaux sont mis en place en assemblée générale des populations au niveau des communes partenaires du PAAR. Chaque point focal est doté par le projet d’un téléphone smartphone avec installation d’un logiciel spécifique adapté aux besoins du projet et qui a été développé par la société informatique Lenali. Les points focaux sont formés par le projet à la manipulation correcte des smartphones pour la réalisation des sondages qui sont effectués dans les villages riverains des pistes à aménager.
Ces sondages consistent à poser aux populations des villages situés le long des pistes à aménager dans une commune partenaire, des questions relatives aux activités du projet avant, pendant et après les travaux. Chaque point focal réalise une centaine de sondages par campagne et par phase de questionnaires en rapport avec l’évolution des travaux. Les réponses des populations sondées sont envoyées sous forme de SMS au CCAP basé au niveau régional.
De l’avis des populations, des collectivités et des points focaux des communes partenaires, cette innovation dans la collaboration de travail, est la toute première constatée dans un projet de développement impliquant ainsi les bénéficiaires dans la réalisation et le suivi des travaux d’aménagement de pistes.
Leur implication a permis au projet de prendre en charge des préoccupations réelles. Un comité de médiation a été mis en place dans chaque commune pour la gestion des plaintes et des doléances formulées par les populations.
Synthèse
Khalifa DIAKITÉ
Source : L’ESSOR