Après Bamako où le groupe Ozone Mali peine à atteindre ses objectifs de rendre la ville des trois caïmans propre, l’entreprise marocaine de droit malien débarque dans la cité des Balazans. Sans tirer les leçons de l’insuffisance de résultat à Bamako, Ozone Mali semble donc se lancer dans une nouvelle aventure. Pour quel objectif ?
Le Président de la république séjourne, depuis mardi dernier, dans la région de Ségou pour 72 heures. L’inauguration et le lancement d’infrastructures de transport, de services sociaux de base font partie de l’agenda présidentiel dans la capitale de Balazans. En marge de cette visite, il est annoncé le déploiement d’une équipe du groupe Ozone Mali pour la propreté de la ville de Ségou. Des photos des équipements de transport et de nettoyage de l’entreprise marocaine ont fait déjà le tour de la Toile, dans ce sens. Au regard de ce constat, il ressort de plusieurs informations concordantes que le déploiement de l’équipe Ozone-Mali est imminent, à Ségou. Selon une source bien introduite, depuis longtemps, il est prévu que l’entreprise Ozone Mali se déploie à Ségou pour la propreté de la ville, à la demande des collectivités. Une idée, en même temps appréciée, mais à la fois inquiétante. Et pour cause, la même clause lie cette entreprise à la ville de Bamako, depuis plus de trois ans. Si le résultat des premiers mois de l’entreprise ont été appréciés, il n’en demeure pas moins qu’elle est sur la sellette, depuis quelques semaines à Bamako. Ses travailleurs observent une grève illimitée pour retard de salaire. Ce qui fait aujourd’hui que l’accord entre la ville de Bamako et Ozone Mali n’est pas un exemple de partenariat réussi. En effet, la convention signée, il y a trois ans, entre la mairie du District de Bamako et l’entreprise marocaine de droit malien, sous le leadership de l’État, peine à atteindre ses objectifs. De plus en plus, l’espoir de voir la ville de Bamako ‘’coquette’’ se brise. Le contrat d’une durée de huit ans pour un montant de neuf milliards FCFA par an est en panne dû en grande partie au non-paiement des factures d’Ozone Mali évaluée à plus de 15 milliards FCFA à la date de décembre dernier par l’Etat du Mali.
Conséquence : les ordures envahissent les rues parce qu’elles ne sont plus enlevées régulièrement. Des routes secondaires sont presque couvertes de poussière. À ce rythme, les centres hospitaliers seront aussi envahis par des déchets biomédicaux. Ceux-ci sont entre autres problèmes qui assaillent la mise en œuvre de la convention de partenariat entre l’Etat, à travers la mairie du District, et le groupe Ozone Mali.
Une nouvelle convention dans ce même contexte entre la même entreprise, sans tirer les leçons de la première, est une aventure hasardeuse pour l’entreprise, l’État du Mali et même la collectivité contractante.
Ozone Mali détache une partie de son personnel à Ségou. Certes, Ségou est une collectivité à part entière, mais au fond, toutes les collectivités sont confrontées à peu près aux mêmes problèmes. Il s’agit de l’incivisme de la population à payer les taxes, la faible mobilisation des ressources financières par les communes et le non-transfert des ressources de l’État aux collectivités. Sans la prise en compte de ces impacts, un nouveau contrat avec une autre collectivité du pays risque de se confronter au même défi. Autant dire, nous ne le souhaitons pas, que le groupe Ozone-Mali risque une autre mésaventure comme c’est le cas pour la ville de Bamako.
Par Sikou BAH
Info-matin