L’ancien chef de la police ougandaise, le puissant général Kale Kayihura, a été inculpé vendredi par un tribunal militaire qui l’accuse notamment d’avoir armé un groupe criminel et permis l’enlèvement de réfugiés.
Kale Kayihura, 62 ans, a plaidé non coupable devant ce tribunal à Kampala. Il avait été limogé en mars de son poste de chef de la police ougandaise par le président Yoweri Museveni, puis arrêté en juin.
Le procureur militaire reproche notamment à l’ex-chef de la police d’avoir permis que soient fournies des armes et munitions à un célèbre gang opérant parmi les moto-taxis de la capitale Kampala.
Le général Kayihura est également accusé d’avoir aidé au kidnapping de réfugiés rwandais en Ouganda, dont l’ancien garde du corps du président rwandais Paul Kagame, Joel Mutabazi, qui a disparu d’un camp de réfugiés de l’ONU en Ouganda en 2013 et purge désormais une peine de prison à vie au Rwanda.
A l’époque, l’ONG Human Rights Watch avait accusé la police ougandaise d’avoir « totalement échoué » à protéger un réfugié qui était « clairement en danger ».
Le général Kayihura, considéré un temps comme l’officier supérieur le plus puissant d’Ouganda, avait combattu aux côtés du président Museveni dans la guerre qui l’a porté au pouvoir en 1986.
Nommé inspecteur général de la police en 2005, il était considéré comme un des fidèles du président, notamment dans la répression de l’opposition politique, jusqu’à sa disgrâce en mars. Au moment de son limogeage, il avait été très critiqué pour n’avoir jamais résolu une série d’affaires de meurtres, enlèvements, vols à main armée et autres morts suspectes.
Le tribunal militaire lui a refusé vendredi une libération sous caution et programmé une prochaine comparution le 4 septembre.
AFP