La grève illimitée qu’observaient, depuis le 25 juillet dernier, les magistrats a été suspendue le jeudi 1 novembre dernier, au terme d’une assemblée générale tenue par les deux syndicats de magistrats à la Cour d’appel de Bamako. Les syndicalistes disent avoir eu satisfaction sur certains points, notamment celui lié à la sécurisation des tribunaux. « L’État s’est engagé à sécuriser les juridictions », a déclaré Alou Badra Nanakassé, secrétaire général du syndicat autonome de la magistrature. Par contre, sur le second point de revendication axé sur la revalorisation de leurs salaires, ils disent s’en remettre à la promesse que leur a faite dans ce sens le chef de l’État, Ibrahim Boubacar Keïta. Même si les syndicalistes insistent sur le fait qu’il n’est pas question de mettre fin à la grève, ils ne précisent pas la durée de la suspension. Le gouvernement avait réquisitionné en début octobre des magistrats grévistes pour assurer un service minimal, mais ces derniers n’avaient pas obéi à cette mesure gouvernementale.
Front social : Encore des… grèves !
Les magistrats décident de reprendre le travail. A l’issue d’une assemblée générale tenue le jeudi 1 novembre dernier, les deux syndicats de la magistrature ont annoncé la suspension de leur mot d’ordre de grève illimitée. Toutefois, les promoteurs d’écoles privées, les travailleurs des collectivités, ou encore les enseignants de l’École normale supérieure poursuivent leur mouvement. C’est le cas du syndicat des travailleurs des collectivités territoriales qui observent, depuis le mercredi dernier, une grève de trois jours dans plusieurs localités du pays. Les grévistes réclament le payement des arriérés des salaires et l’élaboration d’un plan de carrière pour les fonctionnaires collectivités territoriales. Dans le domaine de l’éducation, le comité du syndicat national de l’enseignement supérieur de l’école nationale supérieur (ENSUP) a aussi entamé une grève illimitée le mercredi 31 octobre 2018. Il demande au ministre de l’enseignement supérieur d’abroger le décret qui est en violation avec la loi 049-2014. Selon eux, cette loi décrit les conditions de nomination du Directeur Général de l’institut par appel à candidature. Ainsi, il estime que l’actuel DG ne répond pas aux critères de sélection. Quant aux promoteurs des écoles privées agréées du niveau secondaire, ils restent camper eux aussi sur leur position. Ils déclarent que « tant que le payement intégral de leurs arriérés n’est pas effectif, la grève sera toujours maintenue ».
DEF :
Malgré l’orientation, la grève continue
Les orientations pour les admis au Diplôme d’études fondamentales (DEF) ont été publiées le mardi 30 octobre. 175 mille candidats admis à cet examen ont été répartis entre des lycées et des écoles professionnelles. Mais, pour certains membres de l’Association des écoles privées agrées du Mali, en grève illimitée pour non-paiement de leurs subventions par l’Etat, ces orientations ne constituent nullement la solution au problème que connaît le secteur de l’éducation. Contrairement aux années précédentes, tous les admis réguliers au DEF ont été orientés. Selon certains membres de l’Association des écoles privées agrées du Mali, ces orientations des nouveaux admis du DEF ne résolvent pas tout le problème que connaît le secteur de l’éducation. Ils précisent que les écoles privées en grève illimitée depuis la rentrée, ne comptent pas reprendre les cours de sitôt.
Media :
La journée de la fin de l’impunité célébrée
Le vendredi 2 novembre dernier, le monde a célébré la journée de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes. Une journée instaurée en 2013, après l’assassinat à Kidal des journalistes de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon. Cinq ans après, les circonstances de leur mort ne sont toujours pas élucidés.
A Paris, l’enquête se poursuit, mais elle progresse lentement. Un témoin a été entendu il y a juste un mois. Les avocats de Ghislaine Dupont et de Claude Verlonsaluent tout de même, le déplacement du juge d’instruction français au Mali début février 2018.
Du coté malien, l’enquête est plutôt au point mort. Le dossier n’a pas avancé et cela malgré la détermination du juge malien nommé en fin 2017 pour cette affaire. Le déplacement à Kidal pour les besoins de l’enquête n’a pas été effectué car trop dangereux. Kidal est aujourd’hui contrôlée par les groupes armés, mais « personne ne tient vraiment la ville », confie un élu à RFI avant d’ajouter que « la localité est infiltrée de tous les côtés ».
Ghislaine Dupont et Claude Verlon étaient à Kidal en novembre 2013 pour une série de reportages. Ils ont été enlevés, à bord d’un véhicule 4X4 alors qu’ils venaient d’un rendez-vous. Les deux confrères ont été retrouvés peu après assassinés à quelques kilomètres de la ville. Le double meurtre a été revendiqué quelques jours plus tard par Aqmi, Al-Qaïda au Maghreb islamique. Les deux journalistes ont-ils été trahis ? Qui les a livrés à leurs bourreaux ? Pourquoi les enquêtes ont du mal à avancer ? Autant de questions qui restent encore sans réponses. Au Mali, cette journée dédiée à la fin de l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes est célébrée à un moment ou des journalistes font face à de nombreuses intimidations. Selon le président de la commission nationale des droits de l’homme, la justice doit être rendue à tout journaliste victime d’impunité
Source: L’ Aube